Le repaire de Rougnac : une terre située au nord de celle de La Rochebeaucourt dont elle restera toujours distincte. Ici il n’y a jamais eu absorption et cette terre représentait un fond important de revenus seigneuriaux. Le volume J/1.175 en retrace partiellement l’histoire du XIIIe siècle au XVe avec une succession d’hommages et de reconnaissances censitaires, en particulier en 1243, l’hommage-lige des frères Hélie et Pierre Arnaud de la paroisse de Rougnac à Ytier de Villebois avec « sept sols d’acapte (= d’aide) aux quatre cas… » En 1327 un échange entre Ytier de Villebois et Pierre Arnaud, seigneur du repaire et des paroissiens d’Édon, est consacré par un acte officiel dans J/1.154, avec l’apposition des sceaux du seigneur suzerain de La Rochebeaucourt. Au XVIIe siècle, la terre et seigneurie de Rougnac appartenait à Marie de Ranconnet, lui venant de sa mère Marthe Raymond. Elle entre dans la famille Galard de Béarn par le mariage du deuxième fils de René et de Marie, Louis, avec Marie de Ranconnet, en 1609, mais plus tard elle servira à doter leur cadet René, créant ainsi une nouvelle branche de Galard, seigneurs de Faragorce et du repaire de Rougnac pour plus d’un siècle (XVIIe et XVIIIe siècles). Alors que les autres seigneuries ont disparu, absorbées par La Rochebeaucourt, sans laisser aucune trace dans le paysage, celle de Rougnac, dotée d’une mouvance importante, après l’extinction de la branche secondaire des Galard de Béarn, a poursuivi son existence en d’autres mains et de nos jours le repaire de Rougnac, lui, continue de camper fièrement ses murailles et ses tours enserrant un château composite de l’Ancien Régime à la différence du château de La Rochebeaucourt, presque effacé du paysage.

Source : Du château d’Angoumois à la faillite parisienne, de Jean Jézéquel.