Devant maître Guillaume Jeheu, le 1er mai 1685, acte fait à la porte de l’église de Dignac, en présence des habitants et à la requête de Pierre Faure, laboureur, natif dudit lieu de Dignac, à l’effet de faire attester par les assistants que c’est faussement qu’on a accusé les seigneur et dame du Breuil de Dignac, le seigneur de Mirande et le nommé Saint-Aignan, d’avoir enlevé ledit Faure le jour de ses noces, en sortant de l’église, de l’avoir battu et mis dans un état déplorable dont mort se serait ensuivie ; affirmant ledit Faure qu’il n’est point « ressussité », les seigneur et dame du Breuil, le seigneur de Mirande et le nommé Saint-Aignan ne lui ayant fait aucun mal, « mais qu’il est vray que le défunt seigneur de La Rochebeaucourt, qui avoit une commission, il y a environ quatorze mois, pour faire une compaignie de gens de pied, s’estant assisté de quelques soldats, l’auroit fait prendre et mener au lieu du Pouyaud, et de là au chasteau de La Rochebeaucourt ; et que comme il n’estoit point engagé au service du Roy, et qu’il auroit esté pris par force, le mesme jour de ses nopces, il se seroit évadé et n’auroit voulu paroistre dans le pays, de crainte qu’on ne luy mesfit, et a prié lesdits habitans de déclarer s’ils ne le reconnoissent pas. A quoy lesdits habitans ont fait response qu’ils connoissent ledit Pierre Faure pour estre l’un des habitans de ladite paroisse…. Et à l’instant, messire Jean de la Marche, prestre, curé de ladite paroisse, estant sorty, ledit Pierre Faure l’auroit abordé dans le cimetière, et l’ayant sallué, ledit sieur de la Marche luy a dit, en la présence du notaire soubsigné et des tesmoings, que c’estoit une sottise aux gens qui disoient qu’il estoit ressuscité, parce qu’il ne l’avoit jamais creu mort, recevant tous les jours de ses nouvelles ».

Source : Archives départementales de la Charente (3 E 1018).