« M. Gui de Ponlevain, curé d’Aussac en Angoumois, est mort en odeur de sainteté, le 11 Septembre dernier, dans sa 70e. année.

Ce pieux ecclésiastique s’est toujours distingué par la simplicité de sa vie, par la régularité de ses moeurs par la pureté de la doctrine, & surtout par sa libéralité envers les infortunés.

Il vivoit seul sans domestique, ne s’occupant que de la prière, & du soin de remplir dignement les fonctions de son état ; il se nourrissoit de pain bis, de racines, de plantes bulbeuses, de légumes, & il distribuoit tout le produit de son bénéfice aux pauvres de sa paroisse.

Son exemple est suivi de plusieurs curés du même diocèse, particulièrement de MM. Debresme, archiprêtre de Garat, Sauvage, curé d’Amberat, & Fruchet, curé de Marsac : ces pasteurs respectables se sont accoutumés depuis longtems à vivre de peu, & à verser tous leurs revenus dans le sein de l’indigent.

Ce dernier, surtout, est devenu, par l’estime qu’on a conçue de lui, le médiateur de tous les différends de son voisinage : il n’est point de réconciliation qu’il ne fasse, de procès qu’il n’éteigne, & de soins qu’il ne se donne pour le bien de la religion & de l’humanité. »

Source : Le journal encyclopédique, de Pierre Rousseau, 1775, tome VIII, partie I.