En 1645, Ysaac Chasteignier, seigneur baron du Lindois, est veuf de Magdeleine de Pons, fille de Pons de Pons, seigneur de Bourg-Charente. Il se trouve à Paris depuis plusieurs mois à cause d’un grand procès concernant la terre de Bourg-Charente.
De retour de Paris, le baron du Lindois apprend que son fils est parti à Aubeterre avec la moitié de sa garnison. Il saisit cette occasion. Parti de La Rochefoucauld en pleine nuit avec une dizaine d’amis qui l’accompagnent, ils escaladent les murailles du château avec des échelles, surprennent la garnison endormie et se rendent maîtres des lieux.
Le fils du baron se réfugie alors dans une maison voisine, à la Graule, qu’il fait fortifier, et il continue à terroriser le voisinage. Il vole les chevaux de son père, fait tirer des coups d’arquebuse contre sa fenêtre…
En juin 1646, le vice-sénéchal de Bellac, avec une dizaine d’archers, arrive au Lindois pour y capturer Pons Chasteignier, le fils rebelle. Accompagné aussi d’une bonne vingtaine d’hommes de la paroisse du Lindois, il se présente au château de Bellat, paroisse de Roussines, où Pons Chasteignier et ses amis se sont réfugiés. Le vice-sénéchal y est mal reçu. Le sieur de Bellat lui dit que son honneur est de conserver Pons Chasteignier puisqu’il lui a baillé retraite, et il menace le vice-sénéchal de lui «envoyer du feu» s’il ne se retire pas. Ce dernier ordonne cependant de commencer à abattre les murailles. Mais la cloche sonne à Roussines et 300 hommes armés accourent au secours du château de Bellat, ce qui contraint le vice-sénéchal de se retirer et de dresser le procès-verbal de ces événements, le même jour, sous la halle du Lindois.
Source : Gabriel Delâge.