Les titres de cette famille de Chièvres furent détruits en 1588. Voici comment.
Pierre de Chièvres, qui professait le protestantisme, venait de faire abjuration et d’embrasser la religion catholique, lorsque le 3 février de cette année une troupe de catholiques prétendant que sa conversion n’était pas véritable, s’emparèrent de sa maison de la Vallade qu’ils mirent au pillage, le retinrent prisonnier pendant six semaines avec ses trois enfants, vendirent une partie de ses biens, l’emmenèrent ensuite au château de la Bernardière, où ils le retinrent trois jours; de là le conduisirent et le gardèrent à Château-l’Evesque pendant neuf semaines. Pierre de Chièvres obtint enfin sa liberté moyennant 100 écus de rançon, mais ses deux enfants restèrent prisonniers ; il fallut employer la force, et que le roi, par lettres patentes du 9 mars 1588, déléguât le Vte de la Guierche, gouverneur de la Marche, pour faire rentrer Pierre de Chièvres dans ses biens, et lui faire rendre ses enfants; les dégâts commis chez lui et les pertes qu’il éprouva peuvent s’estimer, dit le procès-verbal d’enquéte, a environ 9,000 liv. Quelques années après, Marc de Chièvres, fils de Pierre, eut à soutenir un procès contre les habitants de la Psse de Buxerolles, qui voulaient le faire taillable et lui enlever sa qualité de noble; mais un arrêt de la cour des aides du 23 mars 1662, signé Dumoulin, le maintint dans sa noblesse, et condamna les habitants de Buxerolles à payer les sommes que ledit de Chièvres aurait payées s’il avait été reconnu roturier.
Source : Dictionnaire historique et généalogique des familles de l’ancien Poitou.