Le 2 décembre 1690, le lieutenant criminel reçut les plaintes de Jean Furaud, laboureur à boeuf du bourg de la Rochette et de Pierre Ferrand du même bourg et syndics de la paroisse : disent qu’Henri Duvignaud écuyer, seigneur de Fayolle en paroisse de Jauldes, leur voisin, était capitaine d’une compagnie depuis peu de ours. Qu’il avait quelques soldats recrues dans sa maison de Fayolle. Qu’il les envoyait de ça et là, faire plusieurs violences aux paysans, battre les uns, prendre les autres de force et les mener dans la dite maison de Fayolle en prison afin de leur faire signer un engagement. Les agresseurs toujours au nombre de six ou sept en armes lancent leurs attaques dans les zones proches des bois de la Combe à Roux vers le bois de Jauldes, les charbonniers, dans la vallée aboutissant à la Charmille de la Rochette. Le mercredi 22 novembre précédent le dit Furaud étant à son travail et revenant avec ses boeufs de laboureur entre le bois de Jauldes et La Rochette pour se retirer dans sa maison, il vit venir à lui six ou sept soldats du sieur de Fayolle, l’épée à la maison, lesquels se jetèrent sur lui, le renversèrent par terre, le bâtèrent, le laissant pour mort sur place. Le lendemain le 23 novembre 1690, le dit Pierre Ferrand, s’en allant commander quelques bouviers par ordre du roi, pour mener les bois de Sansac au port de l’Houmeau à Angoulême à destination de Rochefort pour le compte de la marine royale il fit la rencontre vers le bois de Jauldes de d’autres soldats du sieur de Fayolle, lesquels furent sur lui, le saisirent et l’amenèrent de force au dit seigneur de Fayolle, le mirent dans cachot de la maison de Fayolle, le menaçant de lui mettre les fers aux pieds s’il ne voulait pas signer l’engagement, au bout de trois jours il réussit à s’échapper. De nombreux témoins confirmèrent toutes ces violences. La plainte déposée le 2 décembre 1690 fut sans effet ou très peu. Le jugement qui fut rendu tiendra compte que l’action de Henri Duvignaud va dans l’ombre et le prolongement de la volonté du roy fournir des soldats pour l’armée royale.
Source : Pierre Tallon.