Cette famille de marchands et de praticiens était installée dans la paroisse de Vouzan, diocèse d’Angoulême, jusqu’en 1789.

Filiation suivie :

I) François Durand, marchand de la paroisse de Vouzan. Il épousa Martiale Texier, aussi de la paroisse de Vouzan. La femme du seigneur de Vouzan fut marraine de leur enfant en 1635. Il fit son testament en 1660. De cette union naquit au moins :

1) Léonard Durand, qui suit.
2) Madeleine Durand, qui épousa Hubert Benoist, marchand à la suite du seigneur de Vouzan.
3) Jeanne Durand, qui épousa Étienne Guitard, de la paroisse de Dignac.

II) Léonard Durand, baptisé le 10 février 1623, dans l’église de Vouzan. Il fut marchand et notaire au village des Pendants (ou du Pendant). Il épousa Jacquette Mesnadeau, de la paroisse de Pranzac, remariée à Jacques Viroulaud, notaire. Il dota ses sœurs. De cette union naquit au moins :

III) Antoine Durand, baptisé le 26 octobre 1659, dans l’église de Vouzan. Il fut marchand. Il épousa Marie Faure, de la paroisse de Bouëx, fille de Raymond Faure, notaire, et Sicaire Dalesme. Il fut qualifié de procureur de la seigneurie de Vouzan en 1706. De cette union naquit au moins :

III) Léonard Durand, baptisé le 7 mars 1689, dans l’église de Vouzan. Il fut notaire au village des Pendants comme son aïeul. Il épousa Marie Texier, de la paroisse de Magnac-sur-Touvre, fille de François Texier, huissier, et Marguerite Noyon. Il fit son testament en 1720. Elle se remaria le 17 août 1723, avec Pierre Audouin, de la ville d’Angoulême. De cette union naquit au moins :

1) Jacques Durand, qui suit.
2) Marie Durand, qui épousa de François Rivaud, huissier de police.
3) Autre Marie Durand, qui épousa François Perland, marchand.
4) Françoise Durand, épouse de Pierre Blanchier, chirurgien.
5) Autre Françoise Durand, épouse de Jean Garive, de la paroisse de Saint-Yrieix.

IV) Jacques Durand, baptisé le 27 octobre 1715, dans l’église de Vouzan. . Il épousa (1) Elisabeth Devoisin, de la paroisse de Vouzan, fille de Jean Devoisin, bourgeois, et Françoise Gabillaud. (2) Marie Penot, de la paroisse de Chazelles, fille de Guillaume Penot, bourgeois, et Marie de La Quintinie. Il fut qualifié de procureur de la baronnie de Marthon. Il fut témoin en 1763 du mariage de Charles de Fornel, seigneur de Mainzac, avec Marie Hastelet. Il fut aussi tuteur de François Jamain, juge sénéchal de la baronnie de Marthon. Il quitta la paroisse de Vouzan pour s’installer dans la paroisse voisine de Chazelles. Il fut inhumé le 26 avril 1784, dans l’église de Chazelles.

De la première union naquirent :

1) Jean Durand (1735-1822), archiprêtre de Grassac.
2) Marie Durand (1738-1759), célibataire.
3) Autre Marie Durand (1745-1766), célibataire.

De la seconde union naquirent :

1) Étienne Durand (1769-1835), propriétaire et maire de la commune de Vouzan de 1800 à 1801, qui épousa Marie-Rose de Chambes (1766-1847), de la ville d’Angoulême, fille de Jacques de Chambes, et Marguerite André.
2) Jean Durand, qui suit.

V) Jean Durand, baptisé le 22 février 1768, dans l’église de Vouzan. Il épousa Marie Poitevin, de la ville de La Rochefoucauld, fille de Pierre Poitevin, notaire, et Marie Vidaud. Il fut propriétaire et agent municipal de Chazelles de 1795 à 1796. Il décéda le 13 avril 1832, dans la ville de La Rochefoucauld. De cette union naquirent :

1) Marie-Magdelaine Durand, née le 20 juillet 1791, qui épousa Pierre Lagarde, propriétaire à La Rochefoucauld (Charente).
2) Marie-Minette Durand, née le 1er août 1800, qui épousa Jacques Guimbelot, propriétaire et maire de la commune d’Eymouthiers (Charente).

Documents annexes :

Le sr du Coudour contre le sr des Pendants. Les 28 et 29 septembre 1768, procès-verbal des obstacles apportés a la jouissance du privilège possédé par Simon Héraud, sieur du Coudour, bourgeois, demeurant en la maison du Coudour, paroisse de Vouzan, de faire « tirer des mines ». Il dit « qu’il a présenté requête à M. le juge de la juridiction royalle de la marque des ferts d’Angoumois et du Haut-Poitou expositive entr’autres choses qu’il auroit été chargé par le sieur Beinaud, qui fait fabriquer des canons à la forge de Ruelle pour le service de Sa Majesté, de faire tirer des mines pendant 2 années à raison de 120 livres pour chacune fondue dans les domaines dud. sieur Héraud et dans ceux de son voisinage, relativement au double passé à ce sujet le 20 mars de la présente année duement en forme, par lequel led. sieur Héraud est autorisé à jouir aiinsy que led. sieur Beinaud du privilège qui lui est accordé par les traités qu’il a passés pour raison des fournitures qui y sont énoncées ; qu’en conséquence, il avoit fait ouvrir la terre tant dans ses domaines particuliers que dans d’autres dépendants des villages de La Rochette et de Jard, en la paroisse de Vouzan, qui avoisinent les siens, qu’il y a établi plusieurs atelliers auxquels des ouvriers travaillent depuis plus de 3 mois, au veu et seu des propriétaires des fonds qui, non seullement né peuvent l’empêcher, mais qui ont été préalablement avertis et prévenus, qu’ils y ont consenti expressément et formellement ; qu’au préjudice du tout, le sieur Durand, du village des Pendants, même paroisse de Vouzan, sans aucun droit et de sa propre autorité, s’est ingéré depuis quelques jours de troubler les ouvriers employés par led. sieur Héraud en leur déffendant avec menaces de continuer, et en employant au même travail d’autres ouvriers qu’il avoit lui-même conduit sur les endroits auxquels il avoit fait placer des atelliers auprès de ceux dud. sieur Héraud ». Durand répond que Héraud a fait creuser des trous dans des terres sur lesquels il a droit de rente, sans le consentement des propriétaires, et sans le sien qui est nécessaire en ce que les trous de mines diminuent la valeur de ces terrés et, par suite, la facilité pour les tenanciers de payer leurs rentes ; il a, il est vrai, creusé plusieurs trous lui-même, mais dans des terrains qui lui appartiennent, et il se réserve d’en vendre la mine à qui bon lui semblera. Le procès-verbal constate l’existence de nombreux trous avec ateliers en bois de chêne et tous garnis de cordes : l’un d’eux a 3 pieds de largeur, 7 pieds 2 pouces de profondeur : il a été pratiqué « au rez ou sol de sa profondeur une ouverture en forme de cave, ce que l’on nomme communément chambrer, cette ouverture a 4 pieds d’hauteur sur 9 de circonférence en largeur et longueur ». (AD 16 ; E 2073)

Cahier de l’assemblée des pauvres habitants de Vouzan, paroisse éloignée de trois lieues de la ville d’Angoulême. Le 8 mars 1789, châtellenie de Marthon. Le tiers état de la paroisse et communauté de Vouzan remontre très humblement à sa majesté et à son conseil que Jacques Durand notaire et procureur de la baronnie de Marthon habitant de la paroisse de Vouzan eut ladresse de faire mettre en mémoire la cotte 177 du role pour héritages estimés 100 # de revenu art 146 sous le nom de son fils archipretre de grassac pour le faire rejetter sur la communauté quoi que cet archipretre n’en ait jamais joui et l’objet est aujourd’hui à louis durand bellecour qui l’afferme avec le surplus de ses domaines il convient que la cotte soit formée pour le tout et que l’on fasse droit à la paroisse de ce quelle à supporte à cet égard mal à propos. (AD 16 ; 142 B 23)

Le vingt six avril 1784 a été enterré jacques durand sr des pendants procureur fiscal de la ville et baronnie de marthon juge senechal de chazelles pont roi la tour du luc décédé le jour précédent dans le bourg, agé d’environ soixante dix ans après avoir reçu les sacremens l’enterrement fait en présence des srs tourette curé de pranzac bourrinet curé de st paul, larue et de plusieurs autres pretres et laiques, rolland curé de chazelles. (AD 16 ; 3 E 98/2)

Du vingt sept décembre de l’an mil huit cent vingt deux a dix heures du matin pardevant nous soussignés charles decescaud vigneras maire de la commune de charras faisant les fonctions d’officier de l’état civil sont comparus monsieur françois pautier propriétaire agé de soixante neuf ans demeurant au pandant commune de vouzand et léonard desnoyer domestique agé de trente huit ans demeurant au chef lieu de la commune de charras, lesquels ont déclaré que monsieur jean durand agé de quatre vingt sept ans cidevant curé de sigogne fils de jacque durand nottaire et d’elizabeth duvoisin, est décédé aujourd’hui a huit heures du matin au chef-lieu de la commune de charras, au domicille de monsieur etienne delage de la declaration avons dressé acte monsieur pautier a signé et léonard desnoyer a déclaré ne savoir signer et lecture faite aprouvée. (AD 16 ; 3 E 88/6)

Histoire de Vouzan avant 1789 :

Au XIe siècle, Vouzan appartenait à Hugues de Marthon et était le siège d’un archiprêtré, transféré plus tard à Grassac. La terre et fief de Vouzan était mouvante de la baronnie de Marthon et relevait aussi en partie de l’évéché d’Angoulême. Dans la première moitié du XIVe siècle, un certain Pierre de Vouzan était religieux au prieuré claustral de Saint-Cybard d’Angoulême. À la même époque sans que l’on sache comment, le château de Vouzan devint la propriété de la famille de Livenne (ou Livène), déjà seigneurs de la terre voisine de Bouëx, ainsi que de Verdille et plusieurs autres terres. En 1562, Vouzan était aux mains d’un seigneur protestant, Étienne de Livenne, héritier de ses prédécesseurs du même nom, et fut pillé par les hommes du seigneur catholique de Marthon, Hubert de La Rochefoucauld, au cours d’un violent épisode des guerres de religion. En 1611, Charles Raoul, receveur des aides en l’élection d’Angoulême, fit l’acquisition de la seigneurie pour 36,000 livres auprès des héritiers endettés de la famille de Livenne. Son fils, Samuel Raoul, compléta l’importante acquistion de son père en y ajoutant le fief de la Bergerie provenant d’une autre branche de la famille de Livenne. Ensuite le 4 juillet 1655, Jacques d’Abzac, chevalier, seigneur de Pressac, épousa dans l’église Saint-Jean d’Angoulême Marie Raoul de Vouzan et de la Bergerie, qui lui apporta ces terres en héritage. Leur fils Antoine d’Abzac, seigneur de Vouzan, fut inhumé dans l’église de Vouzan, le 29 mai 1707. Au XVIIe siècle, Vouzan possédait une justice moyenne et basse avec un juge, un procureur et un greffier. Pour la haute justice, la paroisse dépendait de Marthon. Enfin, la terre de Vouzan fut de nouveau cédée, cette fois à Noël Arnaud, maître des requêtes, célèbre pour son instruction de l’affaire Cartouche. Ses descendants conservèrent Vouzan jusqu’à la Révolution. Le dernier seigneur de cette famille fut Jean-Noël Arnaud, chevalier, seigneur de Chesne, lieutenant des maréchaux de France.

Registres paroissiaux.

Façade nord.

Source : Généalogie Charente Périgord.