Fief de Vilhonneur : M. de Labatud.

Le fief de Vilhonneur était possédé au XIIe siècle par une des plus anciennes familles de l’Angoumois, la famille de Chambes, d’origine chevaleresque.

Les de Chambes, appelés aussi de Jambes, du nom que prit au XVe siècle la branche établie en Anjou, paraissent pour la première fois dans l’histoire de l’Angoumois, vers 1051, dans la personne de Pierre de Chambes, premier du nom.

David de Chambes, fils du précédent, fut père de deux enfants, que lui donna Pétronille de Vitré : 1° Landry, chevalier, 2° Guilloto.

Landry se signala dans les premières guerres contre l’Angleterre. Guilloto fut seigneur de Vilhonneur. Il épousa N. de La Rivière, dont il eut Pierre, qui suit.

Pierre de Chambes, deuxième du nom, mourut à Vilhonneur, où il fut enterré en 1256. On y voyait encore dans ces dernières années le mausolée élevé au chevalier de Chambes, placé derrière le chevet de l’église. La pierre tumulaire sur laquelle le chevalier est représenté couché tout armé, avec le casque, l’épée et la cotte d’armes semée de fleurs de lys se trouvait exposée à toutes sortes de dégradations et avait déjà subi quelques mutilations. J’ai pu dans l’été de 1862, comme délégué de la Société archéologique et historique dela Charente, obtenir l’autorisation de la faire enlever pour être transportée au musée de la ville d’Angoulême où elle se trouve actuellement. Elle porte encore l’inscription suivante reproduite par M. l’abbé Michon dans sa Statistique monumentale de la Charente, page 331.

Jhambis dictas Petrus est tellure relictus
Quem si Xriste placet tibi virgo piissima placet
Praeteriensposcat Xristum quod pace quiescat
Cum sanctis anima nec inferni sciat yma. Amen.

Pierre de Chambes fut père de Geoffroy de Chambes, chevalier, qui était marié en 1295 avec Laurette de Vivonne. De ce mariage vint Pierre de Chambes, troisième du nom, qui s’allia en 1314 avec Marie de Rohan. Leur fils, Jean de Chambes, premier du nom, chevalier, seigneur de Vilhonneur, fut tué en 1356 à la bataille de Poitiers. Il avait épousé Jacquette de Craon, dont Héliot de Chambes, marié en 1395 à Marie d’Estouteville. Le fils issu de cette union, Bernard de Chambes, chevalier, décéda le 24 janvier 1435. Il avait épousé Sybille de Montenay.

La famille de Chambes se divise au onzième degré en deux branches principales. Le chef de la branche seule mentionnée par les généalogistes, Jean de Chambes, deuxième du nom, seigneur de Fauquernon, ambassadeur à Rome et en Turquie, devint par alliance avec les Chabot, baron de Montsoreau. Cette branche, dite de Chambes-Montsoreau, finit dans la dernière moitié du XVIIe siècle par deux filles, dont l’une, Marie-Geneviève, porta par mariage en 1664 le comté de Montsoreau dans la famille des Bouchet, marquis de Sourches.

La branche d’Angoumois, oubliée dans les Nobiliaires, conserva son nom primitif de Chambes, et après de nombreuses vicissitudes, cette famille qui possédait encore au commencement du XVIIIe siècle de nombreux fiefs dans la province, déchut rapidement pour finir en la personne du chevalier de Chambes qui comparut à l’assemblée de la noblesse en 1789 et mourut dans les premières années de ce siècle.

En 1546, Antoine de Chambes, écuyer, seigneur de Vilhonneur, vendit une rente à Jean de Chambes, seigneur de Boisbaudrant.

En 1598, Pierre Dussault, écuyer, est dit seigneur de Villars et de Vilhonneur. Il était marié à Christine de Chambes, fille et héritière, ainsi que Jeanne sa sœur, de Pierre de Chambes, seigneur de Vilhonneur.

Un siècle plus tard, en 1698, le fief de Vilhonneur appartenait encore à la famille Dussault. En 1789, il était possédé par M. Labatud, qui comparut à l’assemblée de la noblesse d’Angoumois.

Chambes. — D’azur, semé de fleurs de lys d’argent sans nombre, au lion de même, armé, lampassé et couronné de gueules, brochant sur le tout.

Dussault alias de Saulx.— D’argent, à trois chabots d’azur, 2 et 1.

Source : Terres et fiefs relevant de l’évêché d’Angoulême, d’Edmond Sénemaud.