Lettre à l’intendant de Limoges au sujet d’un pont sur le Bandiat par les habitants de Saint-Germain-de-Montbron :

« Monseigneur, M. Martin Lambert, bachelier en théologie, prêtre-curé de la paroisse de St-Germain, chastelanie de Marton, les sindics et habitans ont l’honneur de représenter à votre grandeur que cette paroisse est divisée par la rivière du Bandiat, qui est si rapide dans les débordemens d’eau auxquels elle est si suiette, que dans la moindre abon dance de pluye, il est absolument impossible de la passer. Il y avoit anciennement un pont qui servoit à la sureté du passage, tant pour les habitans que pour les estrangers, qui se trouve auiourd’huy impraticable mesme à pied, à plus forte raison à cheval, ce qui cause un préiudice con sidérable aux habitans qui habitent la partie qui les sépare de l’église, ils sont privés du service divin, du secours de leur pasteur dans le temps des maladies, le public y est esgalement intéressé pour le commerce, puisque cela empesche les voituriers de voiturer leurs marchandises. On a fait cy devant plusieurs sollicitations et remontrances aux seigneurs de Marton, eux qui de tous tems ont entretenu et doivent réparer le dit pont, mais ils n’en fons rien ; il ne se trouve donc personne, Monseigneur, qui puisse y pourvoir que votre grandeur, en laquelle réside la Justice et l’autorité. La prière des dits sieur curé et habitans n’a rien qui ne soit conforme à la Justice. La police que sa maiesté et tous nos rois ont de tous tems si bien establie pour la sureté des ponts et facilité des chemins en y commettant des inspecteurs, est non seulement esmanée de leur autorité, mais encore l’effet d’une des plus sages précautions de la société civile; vous en este, Monseigneur, le protecteur; c’est aussy sur cette confiance qu’ils demandent à votre grandeur qu’il luy plaise incessamment donner les ordres pour y remé dier. Ils ont l’honneur d’assurer votre grandeur de leur soumission respectueuse et de leurs veux pour sa santé et prospérité. Lambert, curé de St-Germain, Marié, Bonnithon, Marginière, Bellayr. »

(Société Archéologique et historique de la Charente, 1917)