Généalogie Charente-Périgord (GCP)

Sélection d'articles sur le thème de l'Histoire et du Patrimoine.

  • M. l’abbé Mondon continue la monographie de la baronnie de Marthon par une étude sur le fief de La Couronne de Marthon.

    Ledit fief relevait du château de Marthon, au devoir d’une paire d’éperons dorés, appréciés vingt sols, à muance de seigneur et de vassal. Hubert de La Rochefoucault, seigneur de Marthon, de 1522 à 1566, donna permission aux seigneurs de La Couronne de surmonter leur logis de machicoulis, d’y pratiquer des canonnières et de bâtir un colombier, sans augmentation d’hommage. Durant longtemps, ce fief, agrandi peu à peu par les libéralités des seigneurs ou des varlets de Marthon, fut possédé par les moines de l’abbaye de La Couronne d’Angoulême.

    Ceux-ci firent d’abord cultiver les terres par des frères résidant dans ce domaine, mais ils ne tardèrent pas à les donner en exploitation à des particuliers, à charge de payer certaines rentes annuelles, jusqu’à ce qu’enfin, le 8 mars 1449, ils donnèrent à Bertrand Farinard, varlet de Marthon et général de la ville et du château de Marthon, le logis de La Couronne avec dix journaux de terres, sous l’hommage lige, au devoir d’une obole d’or appréciée dix sols, payable à muance de seigneur et de vassal, et sous la redevance annuelle de dix sous de monnaie du cours.

    Les Farinard étaient une de ces anciennes familles nobles qui peuplaient la ville de Marthon.

    Ils possédaient déjà, outre des maisons à Marthon, le fief de La Farinarde, en la paroisse de Marthon. Le fief de La Couronne et celui de La Farinarde demeurèrent en leur possession jusqu’en 1564, où Louise Farinard les porta en dot à la maison de Vilhonneur, par son mariage avec Mathieu de Chambes, écuyer.

    Les seigneurs successifs furent ensuite : Pierre de Chambes, écuyer, marié à demoiselle Françoise de Perry, veuve en premières noces de Robert Courandin, écuyer, seigneur de Villautrange ; François de Chambes, marié à Jeanne de La Doyerie, dont la fille Marie épousa Pierre Chaigneau, fils de Simon Chaigneau, régisseur de la baronnie de Marthon, et de Marie-Delbora de Haumont.

    Pierre Chaigneau, seigneur de La Couronne, laissa un fils Charles, qualifié d’écuyer, mort sans enfants, et deux filles, Marie et Jeanne, mortes sans enfants également, et qui léguèrent leur fief à Antoine de La Roche-Aymond, seigneur de La Rouège, paroisse de Charsovines.

    Pierre de La Roche-Aymond, fils d’Antoine, vendit La Couronne, en 1767, à François de Viaud, seigneur de La Charbonnière, paroisse de Chazelles, et à Jacques-Joseph de Viaud, curé de Sigognes, son frère.

    (Journal La Charente, 17 août 1890)

  • Il est né le 6 mars 1796 à Saint-Claud. Il est le fils de Pierre Garnier de la Boissière, comte, général de division, sénateur et chambellan de l’empereur, et de Marie Eulalie de la Boissière. Il fait partie des rares anoblis à entrer dans l’école des pages de l’empereur de 1804 à 1812. Il devient ensuite officier d’ordonnance, puis aide de camp du général Bordessoulle (16 ans). Il rejoint le 5e régiment de hussards, le 11 août 1814, après avoir combattu en Allemagne et en France. Il continue sa carrière dans le premier régiment de cuirassiers de la Garde royale. Capitaine, puis chef d’escadron, il participe à la campagne d’Espagne en 1823. Chevalier de la Légion d’honneur, il quitte l’armée avant la révolution de Juillet. Jean Frédéric Garnier de la Boissière entame alors une « carrière de notable ». Conseiller de l’arrondissement de Confolens, il s’installe à Chirac où il devient propriétaire de plusieurs forges. Plusieurs fois, Garnier de la Boissière se présente pour être député, mais il est battu en 1831 puis en 1834. Ce n’est que le 2 mars 1839 qu’il peut rejoindre la chambre des députés après avoir battu son « compagnon d’armes » Pougeard-Dulimbert. Il siège alors aux côtés des républicains. Mais en 1842 et en 1846, il est une nouvelle fois battu. À la fin de la monarchie de Juillet, il organise le parti républicain en Saintonge puis est nommé commissaire de la République en 1848 en Charente. Il est élu en avrl 1848 représentant à l’assemblée constituante et siège parmi les républicains modérés. Il vote pour le bannissement de la maison d’Orléans, pour la constitution et contre l’expédition de Rome. En 1849, il se retire sur ses terres en 1849 et ne se rallie pas à l’Empire. Il se contente d’exercer la charge de maire à Chirac sous le Second Empire et la IIIe République. On lui aurait proposé la place de sénateur mais il la réfuse par fidélité à ses opinions républicaines. Léonide Babaud-Laribière dit de lui : « il ne lui convenait pas de renier son passé et si des souvenirs de famille et l’éducation de sa jeunesse semblaient l’entraîner vers le régime impérial, son cœur et sa raison lui commandaient de rester sous le drapeau libéral. M. de la Boissière est comme ces grands seigneurs anglais qui mettent leur honneur à perséverer dans la ligne politique où ils sont entrés… un whig de la Chambre des Lords égaré parmi nous. Très riche propriétaire, grand industriel (il a une forge), il vit dans ses terres, attendant avec dignité le jour où ses idées politiques reviendront au pouvoir. » Il décède à Rochefort en Charente-Maritime au domicile de son gendre. Marié à Marie Blanchon (fille d’un très riche commissaire ordonnateur de Chabanais), il a eu deux filles dont l’une est mariée avec Saulces de Freycinet, capitaine de vaisseau. Sa fortune à sa mort est considérable. Il lègue 85 150 francs en mobilier et des biens fonciers de 269 680 francs. Sous la monarchie de Juillet, il est le contributeur censitaire le plus riche de Confolens en payant 4 155 francs d’impôts.

    Source : Dictionnaire biographique des officiers charentais de la Grande Armée, de Stéphane Calvet.
  • Louis Blanchard, né en 1713 au village de Sainte-Catherine, dans le Nontronnais, appartient à une famille d’officiers de justice.

    Il est d’abord contrôleur des actes du bureau de Montbron et fermier des rentes du comte de Montbron. En 1738, il épouse la fille d’un petit industriel, Dereix Des Rivières, qui est en relations avec les maîtres de forges des environs. Possesseur de terres ayant un minerai abondant et d’excellente qualité, Blanchard est « vendeur de mines ».

    En 1754, il vend 60 fondues de mines à Lapouge de La Francherie, maître de forge à Bonrecueil (Saint-Sulpice-de-Mareuil), à raison de 150 livres la fondue, soit 9.000 livres.

    En 1755, il cède 160 fondues de mines, à 175 livres la fondue, soit 28.000 livres, au marquis de Montalembert, propriétaire des forges de Ruelle.

    Au commencement de la guerre de Sept ans, l’inspecteur général de l’Artillerie royale, Maritz, vient en tournée en Périgord pour augmenter la production des canons. Il a l’occasion de rencontrer Blanchard, jeune, actif, intelligent, qu’il prend en sympathie. En 1755, le gouvernement de Louis XV s’empare des forges de Ruelle, et Maritz entre ainsi directement en relations avec Blanchard, qui se met à travailler le fer et devient maître de forge. L’état de 1766 indique qu’il est fermier de M. de Javerlhac, à la forge de La Motte (Feuillade), et du marquis de Roffignac, à la forge de La Chapelle-Saint-Robert.

    La forge de La Motte est équipée par un habile contremaître, Guyon, pour permettre la fabrication des canons.

    Blanchard travaille d’abord pour le compte de M. de Ruffray, maître de forge de Rancogne, sur la Tardoire, qui ne peut exécuter une commande de 152 pièces de canons de calibre 8, pesant chacune 23 quintaux et représentant un poids total de 3.496 quintaux.

    Le marché est passé à raison de 11 livres le quintal « sur le pied de pièces finies », soit 38.456 livres pour les 152 canons. Les pièces sont transportées sur des charrettes jusqu’à Angoulême, et, de là, sur des gabarres, à Rochefort. La livraison est terminée en janvier 1760, et M. de Ruffray se rend à Rochefort pour en réclamer le paiement ; il revient très déçu et déclare : « Les fournisseurs ne toucheront pas de l’argent de longtemps ; jamais les finances n’ont été dans un état plus critique. »

    En outre des canons cédés à M. de Ruffray, la forge de La Motte produit des marteaux à casser la mine, des étrieux, des barres de forerie, des empoises, des limples, des chaudières, des tourtières, des chaufferettes, des pots, des chenêts, des taques, etc.

    En 1760, le duc de Belle-Isle, maréchal de France, secrétaire d’Etat à la Guerre, approuve la soumission signée par Maritz et Blanchard, maître de forge de la Chapelle-Saint-Robert, pour la livraison à Rochefort, avant le 31 décembre 1762, « de 130 canons de fer du calibre 24 et 30 crapeaux pour mortiers de 12 pouces, destinés à l’artillerie de terre ».

    Il est spécifié que ces pièces doivent être « coulées uniquement de 3/4 des mines des Farges et 1/4 de celles de Feuillade, sans aucun mélange d’autres qualités ».

    Au début, les affaires de Blanchard sont prospères ; sa fortune est constituée par des biens fonciers et des rentes féodales. En 1761, il en dresse le bilan : actif, 301.341 livres ; passif, 166.600 livres, soit une marge bénéficiaire de 134.741 livres.

    En février 1762, le duc de Choiseul passe une nouvelle commande de 104 canons de 18 à raison de 18 livres le quintal. Les contrats vont alors en se succédant. Les forges subissent d’importantes transformations pour la fabrication de canons de gros calibres, et Blanchard devient l’un des plus importants fondeurs de canons du royaume.

    Il fait, en outre, plusieurs ventes de canons de 8 et de fournitures : boulets, mitraille et cages pour culasses, à des armateurs de Bordeaux et de Marseille. Il cède au maître de la forge d’Etouars, qui dépend des forges de Ruelle, les mines nécessaires à la fabrication de 30.000 quintaux de canons. En 1762, après de « gros fondages », le bilan de la fortune de Blanchard s’établit ainsi : actif, 271.900 livres ; passif, 113.583 livres, soit une balance bénéficiaire de 158.317 livres.

    En cinq ans, de 1760 à 1765, les forges de Blanchard ont fabriqué, pour le compte de l’Etat : 835 pièces de canons, dont 592 de gros calibres de 36, 24 et 18 pouces.

    Il immobilise ses capitaux en faisant des travaux d’aménagement dans ses forges et en achetant des terres : celle des Ombraies, au ministre Henri Bertin, et celle de Roussines, sur la Tardoire, où se trouve la forge de Pontrouchaud. N’ayant plus d’argent disponible pour la marche de ses usines, il compte sur les paiements de l’Etat, dont il est créancier. La situation de Blanchard est alors rendue critique par la détresse du Trésor royal, qui est en déficit constant ; mais il espère être payé grâce à l’appui de son compatriote Henri Bertin et à la présence du duc de Choiseul, secrétaire d’Etat à la Guerre et à la Marine, qui veut développer l’artillerie en vue d’une revanche à prendre sur l’Angleterre.

    En 1765, il est dû à Blanchard 85.000 livres et 119.000 livres en 1766. Il fait appel à Maritz, à Bertin, à Choiseul, au comte de Montbron, et à de hauts personnages de la Cour. Il se rend même à Paris et à Versailles pour réclamer les 85.000 livres, mais on ne lui en offre que 17.000.

    Le manque de capitaux met Blanchard dans l’obligation de recourir à des emprunts onéreux. Malgré cela, il ne se décourage pas et s’intitule : « Louis Blanchard, un des premiers fondeurs de canons des provinces d’Angoumois et de Périgord pour le service des vaisseaux, côtes et forteresses de sa Majesté. »

    Après leur victoire sur le ministre Bertin, qui voulait assainir les finances, les Parlements inspirent alors des mesures de banqueroute déguisée, qui retardent encore les paiements et ruinent les créanciers de l’Etat.

    Blanchard lutte avec énergie contre les obstacles qui se dressent devant lui.

    En 1768, il obtient de l’Espagne une commande de 200 canons de 24 et de 30 mortiers de 12 pouces avec leurs affûts, qui doivent être livrés au port de Rochefort, au prix de 16 livres le quintal pour les canons, de 20 livres le quintal pour les mortiers et de 14 livres le quintal pour les affûts. Il est à remarquer que, parmi les différents fondeurs du royaume, le choix s’est porté sur Blanchard de Sainte-Catherine.

    L’affaire n’est pas avantageuse pour lui en raison des conditions de prix qui lui sont imposées, et cependant il l’accepte courageusement pour éviter le chômage. Les dernières pièces sont coulées en juin 1770. mais l’Espagne connaît les mêmes difficultés financières que la France et, pour échapper au dernier paiement, les officiers d’artillerie espagnols refusent 60 canons de 24 et les mettent au rebut. C’est une cruelle déception pour Blanchard, dont les créanciers deviennent plus pressants. Il a absolument besoin d’une nouvelle commande pour sauver sa trésorerie ; or, les intrigues du marquis de Montalembert et l’opposition de Morogues, successeur de Maritz, l’en empêchent, malgré l’intervention du duc d’Orléans et de Madame Adélaïde, fille de Louis XV. Le renvoi de Choiseul enlève enfin tout espoir de contrat.

    De plus, le manque de confiance aggrave la situation du Trésor royal, et Moreau écrit à son ami Blanchard : « La disette des finances est très grande ; il n’y a pas un écu dans la circulation ; nous touchons au moment d’une guerre civile si Dieu n’y met la main. »

    Blanchard connaît alors des heures de détresse ; il pense à ses forges si bien équipées qui devront cesser tout travail et aux 300 ouvriers qu’elles font vivre.

    Le 2 février 1770, il obtient un concordat et parvient à s’acquitter en vendant la terre de Roussines et en empruntant par ailleurs.

    Toujours courageux, malgré son état de santé, il ne se laisse pas abattre par le destin, et il décide que ses forges continueront à travailler. Il ne fabriquera plus de canons pour le royaume, mais ses forges ne cesseront pas de marcher.

    Grâce à l’aide financière de quelques amis, il fait allumer un fourneau pour couler des « gueuses », et il obtient des fontes de premier choix ; il fabrique aussi de petits canons pour des armateurs de Bordeaux.

    Mais son état de santé s’aggrave, et il meurt en 1772.

    Ses créanciers s’empressent de poursuivre le recouvrement de leurs créances. Sa fille, Marguerite de Vaucocour, n’ayant pas accepté la succession, il faut vendre les meubles par autorité de justice, pour payer les frais d’inventaire.

    Marguerite Blanchard de Sainte-Catherine avait épousé, en janvier 1759, Jean-Léonard Gaillard, seigneur de Vaucocour, dont les armes étaient : « d’azur à trois fleurs de lys d’or au chef d’argent chargé de trois yeux de face ». Leur fils Louis, émigré, se maria plus tard avec demoiselle Catherine Mosnier de Planeaux.

    Ainsi se termine l’histoire d’un des plus remarquables maîtres de forges du XVIIIe siècle. Il se distingue surtout par l’amour de son métier, auquel il était pourtant mal préparé. Sa conscience professionnelle, son esprit d’initiative, joints à une réelle valeur personnelle, lui ont permis d’établir deux importantes usines métallurgiques qui fournissent à l’artillerie, pendant la guerre de Sept ans, un grand nombre de bouches à feu d’excellente qualité.

    Il donne un bel exemple de loyauté, de probité et de courage dans l’adversité, et il est à déplorer que la carence de l’Etat l’ait empêché d’avoir la belle fin de carrière qu’il méritait par les immenses services rendus au pays.

    Source : Les anciennes forges de la région du Périgord, d’Édouard Peyronnet.

  • 1804. Les vingt ans de Bugeaud et le choix des armes

    Marqué dans son enfance par la grande Révolution, entré dans l’adolescence au cours des années moins tendues du Directoire, puis apaisées du Consulat, mais surtout du fait de son absence d’instruction, Bugeaud aura toute sa vie sur les faits politiques des analyses généralement schématiques, sinon sommaires.

    Entouré d’une génération exaltée, formée en même temps dans l’abstraction oratoire, le mirage d’une volubilité nourrie de références latines, et le débat politique, dans la violence et les contradictions de l’action, dans l’extrémisme des sentiments et des passions, et prioritairement nourrie de la lecture de Voltaire, Diderot et Rousseau, Bugeaud n’est, lui, ni révolutionnaire, ni romantique. Homme d’ordre, il montre devant les faits un réalisme solide, forgé par le bon sens acquis au contact de la terre et des duretés de la vie. Le seul effet mesurable de l’épisode révolutionnaire sur le destin de sa famille est un arrêt dans son mouvement d’ascension sociale, et un appauvrissement non négligeable. Rentes et redevances ont disparu, les métayers ne travaillent plus que de mauvaise grâce. A sa mort en 1803, Jean-Ambroise Bugeaud de La Piconnerie ne laisse à ses enfants aucune fortune. Thomas, alors âgé de dix-neuf ans, ne dispose que d’un revenu d’environ cinq cents francs, ce qui peut suffire à un campagnard sans instruction, mais sûrement pas à un jeune homme ambitieux.

    Ne pouvant rester à la charge de son frère ou de ses sœurs, Thomas Bugeaud comprend qu’il doit désormais choisir un état. Il tente d’abord d’obtenir une place de commis dans les forges de Festugières, fondateur d’une petite dynastie industrielle, ami de longue date de la famille, bien installé dans le Périgord où il a épousé une demoiselle Jouffre de Lafaye. Mais le jeune homme ne connaît les forges que par ce qui reste de celles de son grand-père dans les bâtiments de Gandumas, rien de plus. Festugières a longuement parlé avec lui, et l’a sans doute fort bien jaugé : « Je ne veux pas d’un gentilhomme pour commis, ce n’est pas votre place », lui dit-il ; « Votre intelligence vous mènera à de grandes positions dans l’armée, entrez-y donc, puisque vous êtes pauvre ». Tel est également le conseil de Phillis. C’est aussi le moyen de reconquérir un rang social perdu.

    En mai 1804, devançant l’appel de sa classe pour la conscription, Thomas décide de s’engager, et se trouve admis dans le tout nouveau corps des vélites des grenadiers de la garde impériale, Créé par le décret du 3 nivôse an XII (21 janvier 1804). Les vélites sont des chasseurs légers qui viennent compléter le vieux corps de la garde des consuls, qui deviendra le 18 mai suivant la garde impériale. L’on sait que l’un des premiers soucis de Bonaparte, consul, a été de réorganiser l’armée, et d’abord de lui donner des cadres solides. A cet effet, il crée en 1802 à Fontainebleau une école d’officiers (qui devient plus tard l’École spéciale militaire) et adjoint à chaque régiment de la garde un bataillon de vélites, sorte d’école de sous-officiers. Par l’école d’officiers, on accède directement à l’épaulette ; par les vélites, on peut devenir sous-officier dans la Garde, ce qui donne rang d’officier dans la ligne. Pour entrer à l’école d’officiers, il faut une instruction que Bugeaud n’a pas, tandis que pour entrer dans les vélites, il suffit d’être un solide gaillard, de bonnes vie et mœurs, et de payer une petite pension. Il faut aussi des protections, car le nombre de places est limité. Thomas Bugeaud a été recommandé par un sieur Blondeau de Combras, parent de sa belle-sœur Célie.

    Après un bref séjour au château d’Écouen, où les futurs vélites sont rassemblés et reçoivent leur première formation, ils rejoignent Fontainebleau, qui se trouve ainsi la première garnison de Bugeaud. Il y arrive le 10 messidor an XII, (29 juin 1804). Le 12 messidor, le signalement de la nouvelle recrue sur le registre matricule du régiment des vélites nous donne un portrait, à vrai dire sommaire, du jeune Bugeaud-Lapiconnerie : « Visage : ovale ; front : haut ; yeux : bleus ; nez : ordinaire ; bouche : petite ; menton : rond ; cheveux et sourcils : roux. » La taille n’est pas mentionnée, mais pour être aux vélites, il fallait au moins mesurer 5 pieds 2 pouces…

    Le camp de Fontainebleau et les lettres à Phillis

    La France est alors dans une situation internationale fausse. Elle n’est pas en guerre, mais la paix d’Amiens du 25 mars 1802 est rompue dans les faits. Les bouleversements de la carte de l’Europe qui se produisent en 1802 puis en 1803 ne sont pas contraires à la lettre du traité, mais sans doute à son esprit. Le 26 avril 1803, Whitworth, ambassadeur d’Angleterre, remet un ultimatum à Paris, suivi de son départ le 12 mai. Cette rupture diplomatique est interprétée à Londres comme une déclaration de guerre, mais sans opérations terrestres pour l’année 1804.

    La vie au camp de Fontainebleau, malgré sa nouveauté, n’enthousiasme guère le jeune vélite, qui a du mal à se faire une place loin des siens. Il ouvre son cœur et son âme dans une correspondance assez fournie avec sa sœur Phillis, confidente attentive et fidèle à laquelle le lie une amitié très tendre. Il révèle au fil des pages une sensibilité parfois inattendue. Sans aucune fausse honte, il lui confie même dans l’une de ses premières lettres que sa seule consolation contre les duretés de la vie militaire est d’aller se promener tout seul dans la forêt de Fontainebleau, s’asseoir au pied d’un arbre, et pleurer à son aise. Assez curieusement datées (11 thermidor 1804, 10 fructidor 1804, etc., c’est-à-dire ici 29 juillet et 27 août), ces lettres révèlent d’autres aspects du tempérament profond du jeune homme, auxquels aucune occasion n’avait jusqu’alors permis de s’exprimer. Observateur très critique de certains défauts de la vie militaire, sinon de l’armée comme corps social, il fait montre d’une ambition au service de laquelle il met toute sa force de travail, et il exprime à mots couverts les élans d’un corps de vingt ans, en se retranchant dans une vertu hautement proclamée — ce que Phillis souhaite lire, bien sûr.

    Thomas Bugeaud, dont le caractère est déjà fier et emporté, habitué à trop d’indépendance, ne s’est pas facilement adapté aux exigences de son nouvel état. Ayant peu de relations, peu d’argent, et peu de perspectives d’avancement rapide, il entre d’abord avec peine dans les règles collectives d’une camaraderie pesante pour un jeune homme plus accoutumé à vivre seul et sans contraintes, ou choyé par ses sœurs, que dans le « sabbat d’enfer » des chambrées et le contact avec les vieux briscards des guerres révolutionnaires.

    Le premier incident qui marque sa vie militaire est violent : à l’occasion de la distribution de la soupe, il est prévu une gamelle pour six, dans laquelle chacun trempe sa cuiller à tour de rôle. Bugeaud se sert deux fois ! Le voici aussitôt accablé de reproches par un ancien, qui mêle confusément dans ses remarques les mains blanches et fines, les cheveux roux et le menton imberbe, la solitude laborieuse dans laquelle le vélite essaye de s’enfermer : « Tu n’es qu’un blanc-bec », conclut le grenadier, qui reçoit en retour la gamelle au visage. Un duel s’ensuit, et le vieux grognard est tué par le blanc-bec. Si grave qu’elle apparaisse, cette affaire ne laisse aucune trace dans le dossier militaire du jeune homme. Le duel était une pratique extrêmement courante, presque un rite d’admission imposé par les anciens qui insultaient à plaisir les nouveaux. Mais en général, il n’y avait pas mort d’homme, et l’on se réconciliait après avoir rompu quelques lames. L’un des compagnons de Bugeaud, François Frédéric Billon, qui a laissé des souvenirs publiés beaucoup plus tard, confirme que l’un des travers des vélites était d’être « crânes » : le crâne « était le fléau de ses frères d’armes, duelliste enragé, pour un mot, pour un rien, il provoquait ses pareils »…

    Bugeaud se trouve alors, sinon plus respecté dans Son régiment, au moins redouté, et s’accommode mieux de la compagnie des autres. Il les décrit sans complaisance. Ses camarades lui semblent former une société hétéroclite, fils de paysans, fils d’artisans et gens de naissance mélangés. Il se fait un ami, nommé Lamothe, jeune homme oiginaire de Saint-Yrieix, donc un compatriote. Ce Lamothe semble avoir un tempérament comparable au sien, et se trouve également impliqué dans un duel, avec Thomas comme témoin. Bugeaud restera toute sa vie lié avec lui, car il est fidèle en amitié. Au reste, il juge sévèrement une discipline trop exacte et trop dure, une instruction générale difficile à acquérir, des chefs qui sont « des gens de peu de naissance et de peu de moyens », et « qui ont une très mauvaise morale », écrit-il, visant ici leurs propos en matière religieuse, qui ont une odeur jacobine : « lls croient qu’après la mort tout est fini, qu’ils sont des animaux comme les autres ; ils croient à un Être suprême, mais ils le supposent neutre. » Il s’agit évidemment des sous-officiers qu’il fréquente. En revanche, il ne connaît guère les officiers, le chef de bataillon Chéry, l’adjudant-major Véjut, le général Ulat, commandant le corps.

    Pourtant, le jeune vélite recherche leur attention, seul moyen d’obtenir une promotion. Montrant, contrairement à son affirmation constante, une ambition tenace, il se plie aux nécessités des protections et des faveurs, regrettant que son protecteur ne soit pas plus puissant : « J’ai fort peu d’espoir d’avancer si monsieur Blondeau n’est pas placé. Les vélites arrivés les premiers ont tout l’avantage (…). Il y en a déjà une quarantaine nommés instructeurs qui, dans peu, deviendront sous-officiers », écrit-il, avec plus d’amertume que de résignation. Mais comment se faire distinguer par ses chefs dans les tâches quotidiennes d’une garnison ? Heureusement, à l’occasion du duel de son ami Lamothe, qui se trouve interdit par les officiers et résolu par une violente bagarre alors que les deux duellistes sont détenus au corps de garde, Thomas est chargé de faire un rapport écrit. Ainsi « érigé en Démosthène », il est remarqué par Son chef de bataillon, qui s’intéresse à lui, le présente, à l’occasion d’une revue, au maréchal Bessières qui commande alors l’ensemble de la garde impériale. Bugeaud espère aussitôtne pas être oublié quand il y aura des places : «Cela me fait un grand plaisir, quoique je ne sois pas ambitieux. » Pourtant, il avoue dans un autre courrier s’être ouvert la connaissance d’un jeune capitaine par le moyen de la chasse ! « Je lui ai déjà fait parler de moi par un Sergent que je connais, je me suis donné pour un grand chasseur […]. Dès que nous aurons chassé deux ou trois fois, nous serons bons amis. »

    Cependant, héritier d’une lignée qui s’est obstinément élevée dans l’échelle sociale, Bugeaud sait que le vrai moyen de progresser, c’est le travail. Il réussit, avec une constance remarquable, à s’imposer un énorme effort quotidien pour acquérir l’ensemble des connaissances qu’une éducation négligée ne lui a pas apportées. Les leçons de l’armée, pratiques, maniement des armes, marches, tirs, évolutions prescrites par le règlement de 1791 toujours en vigueur, ou théoriques, données à un trop grand nombre de jeunes gens ensemble, ne suffisent pas. Bugeaud consacre l’essentiel de ses maigres ressources à payer des maîtres particuliers pour compléter l’enseignement des instructeurs du corps. Ainsi, il s’intéresse aux mathématiques, acquiert des connaissances en géométrie et trigonométrie, des éléments d’algèbre ; il fait de l’anglais, de la géographie, et quand ses loisirs le permettent, il prend des cours de dessin, de grammaire et d’écriture, apprend à lever les plans. Mais cette volonté autodidacte, si acharnée qu’elle soit, ne suffit pas à l’avancement. Bugeaud, qui ne se sent pas particulièrement attaché au corps prestigieux de la Garde, songe en plusieurs occasions à se présenter à l’École militaire de Fontainebleau, « parce qu’on est sûr, y étant, de sortir avec le grade de sous-lieutenant, et que l’on s’y instruit réellement parce qu’on ne s’attache pas simplement à l’exercice, mais on y reçoit de vraies connaissances pour devenir un bon officier ». Mais Thomas devient instructeur, ce qui l’oblige à étudier l’Ecole du soldat, et à assister chaque jour à une leçon supplémentaire de deux heures… Il n’est plus possible de songer à préparer l’admission à l’École militaire.

    Dans l’ensemble, alors qu’il aspire à des responsabilitéset au commandement, il est plutôt déçu par sa condition de vélite sans grade ; même s’il ne dit pas un mot pour s’en plaindre, il ne parle pas, dans ses lettres, de ses activités physiques, de ses gardes ou de ses revues. Il se contente d’une remarque générale : « C’est un état si dur, on est si esclave et si soumis à tant de personnes qui, le plus souvent, vous maltraitent, qu’il faut absolument être insensible – comme le marbre – pour être soldat. » En même temps, il endurcit son caractère, découvre et accepte la discipline, et renonce aux permissions qu’il pourrait prendre pour aller voir à Bordeaux sa chère Phillis, ou à la Durantie la petite Antoinette, affectueusement nommée Toiny, « car cela ferait du tort à mon avancement ».

    Le pauvre soldat a-t-il des compensations ? L’uniforme est beau, mais il est coûteux, et plus encore la tenue de sortie, entièrement à la charge du vélite, qui ne peut être « vêtu comme un manant ». Les vélites rivalisent d’élégance, il faut porter culotte de nankin, bas de soie ou de beau coton, pantalon de Casimir et bottes. « Le moyen de se faire remarquer est de montrer qu’on n’est pas un homme de rien, et d’avoir une très belle tenue. » Cela ne suffit sans doute pas. Bugeaud, qui se fait sociologue, observe qu’il est très difficile au militaire de se faire des connaissances respectables en ville, encore plus difficile de se faire recevoir. « On se méfie de ce qui porte l’habit. » Cause ou conséquence ? Il semblerait que quelques vélites aient, à Fontainebleau, commis des malhonnêtetés ; en bref, il ne leur reste que « la société des courtisanes ou des cafetières », article Sur lequel l’autorité militaire ne montre aucune sévérité. « On ne leur dit rien, sinon les engager à ménager leur argent. » Bugeaud, pour sa part, n’a pas les moyens d’entretenir une courtisane, et peut donc convaincre Phillis, vigilante, que dans son Corps de grenadiers, il est plus sage qu’il ne le serait dans un ermitage, et qu’il va à la messe tous les dimanches par plaisir et par dévotion. Il reconnaît quand même avoir aimé le bal des blanchisseuses, et s’être fort ennuyé à un concert donné par un joueur de harpe et une centaine de vélites musiciens : « C’eût été charmant s’il yavait eu plus de femmes », écrit-il ; mais par malchance, notre Thomas s’est trouvé assis entre deux laides qui ne l’ont entretenu que de sciences et de musique, auxquelles il n’entend rien… Grâce à ces femmes savantes, la vertu du vélite n’a pas été compromise.

    En réalité, les seuls temps forts de la vie du jeune homme dans son camp de Fontainebleau sont constitués par les revues du maréchal Bessières, ou le passage de l’empereur. Ainsi, Thomas Bugeaud, vélite tout à fait inconnu de la septième compagnie, se trouve l’un des témoins de l’entrevue de l’empereur Napoléon et du pape Pie VII au château de Fontainebleau le 25 novembre 1804, avant le sacre. Il écrit alors aux demoiselles de La Piconnerie avec une excitation qui ne lui est pas coutumière. L’Empereur lui a adressé la parole ! « Il m’a parlé pour me demander s’il y avait des vélites dans une caserne séparée, devant laquelle il passait. Je répondis en le saluant, il me rendit mon salut, et passa outre avec la rapidité de l’éclair. » La légende impériale et la fidélité à son souvenir sont déjà en formation dans le cœur ému du jeune vélite, désigné le soir pour garder la chambre de « Madame Bonaparte », et charmé pendant un quart d’heure par la conversation d’une dame de sa suite, jolie et aimable. Il est apparemment moins touché par le spectacle du sacre de l’Empereur à Notre-Dame. Thomas, qui fait la haie avec quatre-vingt mille autres soldats, ne peut plus être distingué par l’empereur ; mais il est ébloui par la splendeur du cortège, le défilé des carrosses, l’illumination, et son imagination toujours vive s’enflamme : « Je me serais cru à l’Olympe », avoue-t-il, mais il ajoute aussitôt : « Si je n’avais senti les misères humaines » ! Car, à monter la garde ou à faire la haie pendant une dizaine de jours à la fin du mois de novembre et au début du mois de décembre, par un très grand froid, et souvent dans une boue abominable, le vélite a gagné une forte fièvre et entre à l’hôpital, selon son calendrier original, le 25 frimaire 1804 (16 décembre).

    Il regrette alors la Durantie, son chien, son fusil et ses sœurs, préférables « à cette folle ambition qui fait quitter son chez-soi pour courir après la fortune à travers mille désagréments». Cet aveu de faiblesse est bref. Bugeaud apprend qu’on doit nommer des caporaux et que certains vélites vont être envoyés en Italie. Il espère être l’un d’eux et se porte volontaire.

    Le camp de Courbevoie, ou l’ennui du vélite

    La déception est immédiate, la désillusion amère. Les vélites quittent Fontainebleau à la hâte au début de février 1805 (« pluviôse 1805 »). «On nous avertit que, dans une heure, il faut être prêt et partir pour Paris, et de là en Italie. On ne nous donne pas une minute », écrit Thomas. Effectivement, les vélites parcourent les vingt lieues qui séparent Fontainebleau du camp de Courbevoie, point de rassemblement, en une vingtaine d’heures. Hélas, à Courbevoie, deux cents hommes seulement sont désignés pour l’Italie, au lieu de quatre cents. Bugeaud, qui faisait partie des quatre cents initialement désignés, est l’un de ceux qui, finalement, doivent rester – « à mon grand regret », commente-t-il.

    Les jeunes vélites de Courbevoie sont alors admis dans la garde de l’Empereur, amalgamés aux anciens grenadiers de la Garde. L’unité est prestigieuse, mais c’est un nouveau contretemps. Car les vélites se trouvent ainsi privés de tout espoir d’avancement immédiat. Les anciens passent toujours avant les jeunes, ce que ne conteste pas Thomas, en l’occurrence modeste : « Il serait injuste que de jeunes blancs-becs qui ont six mois de services commandent jamais à ces vainqueurs de l’Europe ; c’est déjà beaucoup qu’on ait voulu nous placer dans leurs rangs. » Mais désormais, le regret et l’ennui dominent la vie du jeune soldat. Que faire du temps libre ? La vie d’une unité n’est plus celle d’une école. A Courbevoie, il est impossible de s’instruire. Le camp est installé dans un gros village, où l’on ne peut trouver ni livres ni maîtres ; il est également trop éloigné de Paris pour s’y distraire. Avide d’apprendre, Bugeaud se voit réduit à monter des gardes aux Tuileries, à manger et à dormir.

    Quel est l’effet de l’ennui sur son esprit ? «Je n’ai d’autres ressources que le vice qui règne partout ici, […] à ce prix je ne m’amuse guère, je préférerais m’ennuyer dans ma chambre que d’aller chercher dans de mauvais lieux une maîtresse vénale, ou de noyer dans le vin mes chagrins et mes ennuis. » Voilà que ce sujet nouveau occupe de longs passages dans sa correspondance ; les petites femmes de Courbevoie sont apparemment complaisantes, et il semblerait même qu’elles n’hésitent guère Sur les moyens de s’attacher les grenadiers de la Garde — est-ce le prestige de l’uniforme ? « Il n’en est pas un qui n’ait une maîtresse dans la classe des lingères de Paris, qui le blanchit, l’entretient, lui donne dimanche le produit du travail de la semaine » ! Thomas répète plusieurs fois qu’il refuse de s’avilir et de chercher une compagne, même temporaire, dans une société aussi peu vertueuse. On le croirait volontiers, s’il le proclamait moins souvent, et s’il n’avouait un semblant d’aventure. Après une rencontre galante, la personne qui lui paraît au premier abord charmante et pleine d’esprit, le rebute ensuite en lui proposant de déserter et de s’enfuir avec elle, avant de se révéler n’être qu’un jeune homme perverti dont les manœuvres douteuses ont déjà enflammé plusieurs vélites inexpérimentés… L’anecdote est quand même un signe de naïveté, d’ignorance, et de prudence.

    On le croirait aussi, si la vie militaire occupait de plus longs passages dans sa correspondance. Curieusement, ce n’est pas le cas. Il évoque pour s’en plaindre ses gardes aux Tuileries, il ne parle jamais de ses entraînements, de ses exercices, de ses compagnons de chambrée ; il n’exprime qu’un dégoût apparemment de plus en plus prononcé pour son métier, qui n’est pour lui que de l’oisiveté. « Ah, ma chère Phillis, si tu savais combien cet état m’ennuie, et comme j’apprends à apprécier la vie tranquille qu’on mène au milieu des siens, […) si tu savais combien il est dur d’être soldat », écrit-il, en songeant d’ailleurs plus à la difficulté pour le vélite d’être admis en société qu’à la dureté du service quotidien, et par conséquent, à la solitude à laquelle il se trouve condamné. « Tu ne te fais pas idée comme cela change le caractère ; je me sens plus sensible, plus aimant, et ce qui autrefois faisait mon ennui ferait mon bonheur à présent. » Le vocabulaire du registre sensible et lyrique s’impose au jeune homme, qui regrette en ce printemps 1805 sa campagne limousine ou périgourdine. Phillis lui conseille alors de demander un congé de semestre ; il pourrait le passer à Bordeaux, où elle-même habite chez sa tante la comtesse Mac Carthy, née Sutton de Clonard ; de son côté, sa belle-sœur Célie lui annonce qu’elle l’attend à Limoges, ou à la Durantie. Enfin, Thomas semble avoir préparé son retour éventuel, et se réjouit par avance de retrouver les siens.

    Mais Thomas n’est jamais longtemps rêveur ou sentimental, il aime son métier plus qu’il ne l’avoue, et, ambitieux, il veut ayant tout monter en grade et changer de condition. Une nouvelle fois, il songe à l’École militaire. Vélite, il pourrait rester dix ans sans grade, avant d’être officier dans la ligne, sauf en cas de campagnes. De l’École militaire, il sortirait lieutenant après deux années, et pourrait y acquérir les connaissances nécessaires à un avancement ultérieur ; malheureusement, il lui faudrait payer une forte somme, pour son entretien, son logement, son uniforme, et il devrait entamer sa maigre fortune, peut-être se faire avancer de l’argent. Est-ce réalisable ?

    Phillis s’en inquiète brusquement, et Thomas cherche à la convaincre en argumentant ses espérances : sous-lieutenant sortant de l’École militaire, on a l’espoir d’avancer ; les officiers qui en sortent passent avant les officiers de fortune, tous ces anciens cadres de l’armée révolutionnaire qui ne savent rien. Il en appelle aussi à un nouvel appui, et va voir dans son hôtel parisien le comte Walsh de Serrant, se souvenant fort à propos qu’il se trouve apparenté à la famille Sutton de Clonard. Il s’agit sans doute de Joseph Alexis, émigré et rentré en France dès les premiers jours du Consulat, qui vient de prendre du service dans l’administration impériale ; son soutien doit être plus efficace que celui du sieur Blondeau. Et finalement, quel que soit le plaisir qu’il puisse trouver à un voyage dans sa famille, Thomas est tout disposé à y renoncer si sa carrière doit en pâtir. En avril 1805 (le « 17 germinal 1805 »), les vélites reçoivent de l’Empereur une médaille d’or en l’honneur de son couronnement. Du coup, le jeune homme s’en trouve ragaillardi, même s’il s’ennuie toujours au camp de Courbevoie.

    Enfin, dans l’été 1805, le régiment des grenadiers de la Garde se trouve désigné pour le camp de Boulogne. Thomas Bugeaud, qui est au service depuis plus d’un an, et toujours sans grade, sent alors que sa vie peut changer, et n’entend pas laisser passer une telle occasion. Il ne parle plus de l’École militaire, ni de retour au pays.

    Napoléon se préparait depuis 1804 à un grand projet de débarquement en Angleterre, et s’était lui-même rendu à Boulogne en mai. Les premières dispositions avaient été insuffisantes. De septembre 1804 à mars 1805, l’Autriche semblant sur le point d’attaquer du fait des empiètements de l’empereur en Italie, le projet paraît abandonné. Au printemps de 1805, encouragé par l’appui de l’Espagne, Napoléon revient à son grand projet. Il fait le 8 février un voyage éclair à Boulogne, et il expose en mars son plan naval. Villeneuve attirera les Anglais aux Antilles en partant de Toulon à la fin de mars, puis reviendra dans la Manche en les gagnant de vitesse. À son approche, Ganteaume sortira de la rade de Brest, empêchant ainsi les Anglais de passer s’ils se présentent, au moins le temps nécessaire pour que parviennent en Angleterre les troupes rassemblées au camp de Boulogne. Sous ce nom, il faut entendre la chaîne de camps qui, le long du littoral, constituent l’armée des côtes de l’Océan.

    En bon Méditerranéen, l’Empereur ne connaît ni les fortes marées, ni les courants violents, ni les vents instables du pas de Calais. En bon Limousin, Bugeaud ne connaît rien de la mer, mais il rejoint sa nouvelle garnison avec une seule idée : grâce à l’Empereur, pour lui, tout peut commencer.

    Source : Bugeaud, de Jean-Pierre Bois.

  • Cour d’assises de la Haute-Vienne

    Audience du 27 novembre 1878
    MM. Decoux, président ; Chamiot, Fougeron-Laroche, assesseurs.
    Affaire Rénier. — Vol avec violences. Condamnations.

    Les faits sont ainsi exposés dans l’acte d’accusation :

    Le six mai 1878, le sieur Guimbelot, François, âgé de 54 ans, demeurant à Cussac, se rendait dans une de ses propriétés, située dans le département de la Charente, pour y pendre un chargement de vin ; comme il passait en conduisant sa charrette, au hameau de la Lande, commune de Maisonnais, il rencontra sur la route, le nommé Rénier, cantonnier, qu’il connaissait depuis longtemps et qui habite à cet endroit une maison isolée. Ce dernier lui demanda quel jour il reviendrait, lui offrant de lui montrer à son retour une certaines quantité de foin, qn’il désirait échanger, disait-il, contre une barrique de vin. « Je passerai le 11 mai au plus tard, lui répondit Guimbelot. »

    Le 11 mai, cet homme arrivait en effet, vers deux heures du soir, devant l’habitation des accusés. La femme Rénier qui s’y trouvait, lui prêta, sûr sa demande, un baquet pour donner de l’avoine à son cheval, et l’invita en même temps avèc instance, à entrer s’asseoir a la maison. Guimbelot l’ayant suivie et lui ayant exprimé le désir de parler à son mari, elle répondit qu’il était sur la route à une petite distance : « Je voulais, dit-il, voir le foin qu’il avait l’intention d’échanger avec moi. » La femme Rénier le conduisit alors dans la grange attenante à la maison, sous prétexte de lui montrer le foin qui devait faire l’objet de ce marché. Guimbelot s’y trouvait depuis quelques minutes seulement, lorsque Rénier, qui était resté caché derrière un cuvier, se précipita sur lui, armé d’un pieu, dont il lui porta plusieurs coups. Il l’accusait d’avoir voulu violer sa femme, et menaçait de le tuer, s’il ne consentait à lui donner de l’argent et à lui souscrire des billets.

    Craignant d’être dépouillé du porte-monnaie qu’il avait en sa possession, Guimbelot lit tous ses efforts pour le-retenir, tandis que Rénier essayait par de nouvelles violences de s’en emparer. Le porte-monnaie s’étant ouvert pendant la lutte, l’accusé parvint à y dérober un billet de mille francs et cinq cents francs environ en pièces d’or, sur deux mille francs qu’il contenait. Pendant ce temps, la femme Rénier était sortie en prenant le soin de fermer la grange. Une nièce de l’accusé, attirée par le bruit de la dispute, s’est approchée de la grange et a pu voir une partie de la scène qui s’y passait. Rénier lui avait ordonné de se retirer, mais redoutant sans doute les révélations que pouvait, faire ce témoin, il a enfin consenti à laisser partir Guimbelot. Comme ce dernier voulait emmener son cheval et sa charrette avec le vin dont elle était chargée, l’accusé l’en empêcha en le frappant à coups redoublés sur les bras, et en proférant contre lui de nouvelles menaces.

    Guimbelot, épuisé de fatigues, meurtri par les coups, et vivement impressionné par cette scène qui avait durée plus de deux heures, put cependant regagner à pied son domicile situé à une distance de treize kilomètres. Son corps était couyert de blessures et de contusions.

    Le lendemain la justice fut avertie de l’agression dont il avait été victime et ouvrit une information. Les accusés ont varié dans les explications par eux fournies. Rénier a déclaré dans un de ses interrogatoires qu’il n’avait eu, ainsi que sa femme, aueun sujet de plainte contre Guimbeiot, et qu’ils n’avaient eu d’autre but que de l’attirer dans un guet-apens pour lui faire souscrire des valeurs ou lui enlever l’argent qu’il possédait. Il revient aujourd’hui sur cet aveu. La femme Rénier persiste à invoquer pour se défendre, ses prétendues relations avec Guimbelot, comme si son immoralité pouvait être une excuse. Le rôle important qu’elle a rempli dans la scène de violence dont son mari s’est rendu coupable prouve qu’elle a été la complice volontaire de cet attentat.

    Il résulte de l’instruction que Rénier s’est déjà livré à des entreprises de même nature. Une perquisition faite à son domicile a fait découvrir plusieurs feuilles de papier timbré, laissées en blanc, destinées à la souscription d’effets de commerce pour des sommes considérables.

    L’accusé a déclaré que ces feuilles avaient été destinées à exploiter la signature, non de Guimbelot mais d’une autre personne. Il a même ajouté que du vivant de sa première femme il s’était fait souscrire par un homme qui entretenait avec elle des relations intimes, un billet de mille francs ; Rénier a, dans la commune qu’il habite, une détestable réputation et est d’une mauvaise foi notoire.

    En conséquence, Rénier (François) et Marie Delage, sont accusés d’avoir : 1° François Rénier, d’avoir le 11 mai 1878, dans la commune de Maisonnais (Haute-Vienne), soustrait frauduleusement une certaine somme d’argent au préjudice de François Guimbelot, avec les circonstances aggravantes que la dite soustraction frauduleuse a été commise à l’aide de violence ; que ces violences ont laissé des traces de blessures ou contusions ; que Rénier était au moment du vol porteur d’une arme apparente ; crime prévu et puni par les articles 379, 381, 382 et 386 du Code pénal.

    2° Marie Delage, épouse de François Rénier, de s’être, à la même époque et au même lieu, rendu complice du crime ci-dessus, en aidant et assistant avec connaissance l’auteur de ce crime dans les, faits qui l’ont préparé et facilité et dont ceux qui l’ont consommé ; crime prévu et puni par les articles 379, 381, 382 et 386 du Code pénal.

    Cette affaire était la plus grave de la session.

    L’attitude du sieur Rénier à l’audience n’était pas de nature à lui obtenir l’indulgence de MM. les jurés. Ses dénégations audacieuses devant des charges accablantes produisaient la plus défavorable impression.

    M. Barailher, substitut du procureur général, dans un langage ferme et élevé, a demandé un verdict de condamnation sans circonstances atténuantes.

    Me Couty a parlé pour le sieur Rénier, et Me Ninard fils pour la femme Rénier.

    La tâche des défenseurs était particulièrement difficile ; ils l’ont accomplie avec un véritable talent.

    Me Couty et Me Ninard fils débutaient devant la Cour d’assises, mais ils avaient été déjà entendus plusieurs fois devant le Tribunal et devant la Cour d’appel, et leurs excellentes plaidoieries y avaient été fort appréciées.

    M. le président de la Cour d’assises leur a adressé des félicitations bien méritées et auxquelles s’associent tous ceux qui ont suivi les débats de cette affaire.

    Le jury a répondu affirmativement aux diverses questions qui lui étaient posées, et n’a admis de circonstances atténuantes qu’en faveur de la femme Rénier.

    En conséquence, la Cour a condamné la sieur Rénier aux travaux forcés à perpétuité, et la femme Rénier à cinq ans de travaux forcés.

    Cette affaire a clos la session.

    (Le Courrier du Centre, 30-11-1878)

  • Le vingt-huit février mil six cent quatre vingt quatre a été baptisé François né le vingt-six dudit mois et an, fils naturel et légitime de monsieur Me François Guimbelot, sieur de Monplaisir, avocat au parlement de Guyenne, bourgeois, et habitant de la présente ville et paroisse, et de Anne Benoist, demoiselle, conjoints. Ont été parrain et marraine, Me Jean Aubin Reynaud, docteur en médecine, faisant pour monseigneur Me Jean Guimbelot, prêtre, chanoine en l’église cathédrale de la présente ville, qui a fait le présent baptême, et Marie Guimbelot, demoiselle, veuve de défunt Pierre Delage, fait en présence des soussignés… Guimbelot père, Reynaud, Marie Guimbelot, Anne Guimbelot, Guimbelot chanoine, Desaunières curé de Saint-Silain.

    Source : Généalogie Charente Périgord.
  • Forgeneuve — Fief avec forge et fonderie, dont la maison noble se composait d’après un procès-verbal reçu Jalanihat, le 7 septembre 1710, d’un corps de logis à deux étages, flanqué d’une tour ronde, et de l’autre côté d’un pavillon carré. Le même procès-verbal constate que par suite des rigueurs du grand hiver de 1709, ont été complètement gelés: tous les arbres fruitiers, du jardin et de l’enclos, huit petits châtaigniers, les noyers, les cerisiers, les plants d’une vigne de deux journaux et demi, les bois châtaigniers en totalité, les baliveaux et les deux tiers des chênes de la garenne et autres. Forgeneuve appartenait, avant 1505, à Dauphin Pastoureau. En 1624, François Coquet en était propriétaire dans deux actes de 1642, 1643, Maurice Coquet est qualifié de sieur de Forgeneuve, habitant au dit lieu noble. Dans un autre acte du 8 mars 1680, passé au lieu noble de la Forgeneuve, bail à métairie par Léonard Coquet, sieur du dit lieu, gentilhomme ordinaire de monseigneur le Prince, et capitaine de cavalerie dans le régiment de Noailles. Le 5 juillet 1695, partage de prés dépendant des biens délaissés par le dit feu Léonard Coquet, écuyer, dont deux cinquièmes pour messire Paul de Couhé, sieur du Mas et de St-Paul, habitant au dit lieu noble de Forgeneuve, pour les enfants issus de son mariage avec feu demoiselle Anne Coquet, et trois cinquièmes à maître François Bouthinon, avocat et juge de Varaignes et Jean Bouthinon, son frère. En 1706, le 2 janvier, bail à ferme des moulin et pressoir de Varaignes, par dame Anne de Couhé, veuve de Jean de Couhé, écuyer, sieur du Mas, habitant au lieu noble de Forgeneuve. En 1749, messire Pierre de Couhé, y habitait également. Le 27 septembre 1774. devant le Pot-Dauteuil, notaire à Paris, vente de Forgeneuve par M. de Montalembert, au comte d’Artois, et du 19 décembre suivant, procès-verbal d’état de lieux par Boyer, notaire à Nontron. Cession par M. le comte d’Artois à l’État pour une partie des forêts de la Marne et, enfin, vente par le Domaine, en 1854, au sieur Vallade-Beauchaud.

    (Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1888)
  • Un vélite de la Garde sous le Premier Empire est un jeune soldat et aspirant officier. Volontaire dans un corps d’élite, il reçoit une formation d’exception (avec des maîtres de lecture, arithmétique, dessin et gymnastique) au château d’Écouen pour les chasseurs, et au château de Fontainebleau pour les grenadiers. La formation est coûteuse et la contribution de 200 francs par an est jugée insuffisante par l’Empereur.

    La solde des vélites est la même que celle des grenadiers et chasseurs à pied de la Garde.

    D’une année sur l’autre se déroule une nouvelle levée de volontaires pour remplacer les vélites promus officiers dans les régiments d’infanterie de ligne.

    Dans chaque département, la moitié des nouvelles recrues sont désignées par le préfet, et l’autre moitié admises en tant que volontaires.

    Les chasseurs doivent mesurer au minimum 1m68, et les grenadiers 1m74, ce qui est au-dessus de la moyenne à l’ère napoléonienne.

    Ils se font remarquer par leur élégance, portant un chapeau avec pompon vert, ganse et macarons verts. En grande tenue et pour la parade, leurs cheveux sont poudrés et ils arborent le plumet des chasseurs.

    Ils sont tous armés du fusil de la Garde.

    Ils représentent la Jeune Garde et combattent aux côtés des vétérans qui forment quant à eux la Vieille Garde. Un bataillon de vélites est attaché à chaque régiment de la Vieille Garde.

    Le terme vélite est étymologiquement un emprunt et un rappel à la Rome antique.

    Le vélite le plus célèbre est assurément Thomas Robert Bugeaud (1784-1849), maréchal de France. Parmi les anciens vélites, on trouve aussi Joseph Marcellin Rullière (1787-1863), ministre de la Guerre, ainsi que Bourgogne, Barrès et Billon, qui ont laissé des mémoires.

    Quatre jeunes nobles du département de la Charente sont admis dans le régiment de vélites des chasseurs à pied de la Garde entre 1804 et 1805 :

    1° Jean de Rocquard (Admission : Messidor an XII ; Matricule : 303)
    Né à Chabrac, le 08-06-1785, décédé à Vienne (Autriche), le 01-02-1806.
    Parents : Paul de Rocquard, Marie de Béon.
    Description : taille 1m71, cheveux châtains clairs.

    2° Jean-François de Prévost (Admission : Messidor an XII ; Matricule : 335)
    Né à Londigny, le 29-05-1784 ; décédé à une date inconnue.
    Parents : Auguste de Prévost, Jeanne-Charlotte de Rastignac.
    Description : taille 1m70, cheveux châtains clairs.

    3° Isaac-Bertrand de Mascureau (Admission : Messidor an XII ; Matricule : 337)
    Né à Vitrac, le 15-07-1783, décédé à Bautzen (Allemagne), le 20-05-1813.
    Parents : Pierre de Mascureau, Marguerite de Mascureau.
    Description : taille 1m72, cheveux bruns.

    4° François-Isaac de Chergé (Admission : Ventôse an XIII ; Matricule : 842)
    Né à Vieux-Ruffec, le 07-05-1786, décédé à Saint-Saviol, le 30-09-1859.
    Fils de François de Chergé, Jeanne-Modeste de Lauzon.
    Description : taille 1m69, cheveux châtains.

    Deux sont morts à la guerre (Rocquard, Mascureau), un autre (Prévost) a été transféré à l’École spéciale militaire un an après son admission aux vélites, le dernier (Chergé) est mort à son domicile à l’âge de 73 ans.

    Sources :

    • Alain Pigeard, La Garde impériale.
    • Henri Plon, Correspondance de Napoléon Ier.
    • Service Histoire de la Défense, GR 20 YC 48, Vincennes.
    • Association Généalogique de la Charente, Angoulême.

    Illustration : scène de combat par Hippolyte Bellangé (collection Art Institute of Chicago), représentant les chasseurs à pied de la Vieille Garde.

  • Le prieuré royal de Bussière-Badil avec son église monumentale était une institution importante dans le diocèse de Limoges et fut visité en l’an 1028 par le célèbre chroniqueur Adémar de Chabannes.

    L’abbaye bénédictine de l’ordre de Saint-Benoît, dépendait de Saint-Michel de Cluse en Italie au XIe siècle.

    Plus tard les annales avaient retenu surtout la magnificence de Jean Hélie de Coulonges, prêtre ami des arts et véritable mécène de la Renaissance. Il dota généreusement son abbaye et demanda à être inhumé dans l’église de Bussière-Badil.

    Le prieur de Bussière-Badil était un seigneur avec sa propre justice et son propre domaine. Il était le patron de plusieurs églises : Bussière-Badil, Soudat, Étouars, Roussines.

    La générosité et la protection des prieurs attira au fil du temps bon nombre de familles influentes des environs : Lajamme, Labrousse, Bernard, Sauvo, Agard, Masfrand, Montsalard, Urtelle… etc.

    Deux seigneurs-prieurs de Bussière-Badil s’étaient succédés au cours de la seconde moitié du siècle des Lumières.

    L’abbé d’Anterroches (Claude d’Anterroches, 1715-1766)

    Prêtre originaire du diocèse de Saint-Flour, chanoine des églises de Cambrai, Brive… etc., il fut l’avant-dernier seigneur-prieur de Bussière-Badil en Périgord à partir de 1738, jusqu’à son décès survenu à l’âge de 50 ans environ.

    Il était issu d’une famille de noblesse d’extraction, installée dans la vallée de l’Alagnon et possédant notamment la forêt du Lioran près de Murat.

    Fils de Charles-Louis, comte d’Anterroches, gouverneur de Murat et lieutenant des maréchaux de France en Haute-Auvergne, et Jeanne-Cécile de Lastic.

    Trois frères et une sœur : Joseph-Charles-Alexandre, maréchal des camps et armées du roi ; Alexandre-César, évêque du diocèse de Condom ; Louis, capitaine au régiment de Picardie ; Catherine, épouse de Pierre de La Rochette, colonel au régiment de la reine.

    Né le 20 novembre 1715 au château d’Anterroches, paroisse de Bredon en Haute-Auvergne et baptisé le 13 novembre 1716 dans l’église de Murat.

    Il était licencié en théologie de la faculté de Paris et fut reçu docteur en Sorbonne.

    L’abbé d’Anterroches fut chanoine-comte du chapitre de Brioude de 1731 à 1737.

    Il fut nommé prieur de l’abbaye de Bussière-Badil par le roi en 1738.

    Il vécut entre son château en Auvergne, où il demeurait ordinairement, et sa maison à Paris, rue de Grenelle.

    Le 26 août 1746, il fut le parrain d’une fille de son procureur et fut représenté pour le baptême dans l’église de Bussière-Badil par le fils de son juge.

    Le seigneur-prieur fut engagé dans un procès qui dura plusieurs années contre Élie Morelet, sieur de Mirambeau, bourgeois de Bussière-Badil, en 1748.

    Le 30 avril 1750, il fut le parrain d’un fils du comte d’Apchier et fut présent pour le baptême dans l’église de Charraix.

    Le 19 septembre 1756, il s’opposa sans succès à la nomination du nouveau prévôt de la communauté de Brioude, le comte de Sereys.

    Il nomma Léonard Bernard, sieur de Lajartre, juge de son prieuré royal en 1757 en remplacement de Noël Urtelle, sieur de Saint-Sauveur.

    Le 2 janvier 1761, l’abbé d’Anterroches afferma les revenus du prieuré de Bussière-Badil à Nicolas-Charles Plocq, sieur de Ferrière, bourgeois de Paris.

    Le 1er février 1764, il fut nommé prieur de Saint-Géraud de Monsempron, par le vicaire général du diocèse d’Agen.

    Il décéda au cours de l’été 1766 et fut remplacé par l’abbé de Ganderatz, prêtre du diocèse de Tarbes.

    Ses armes étaient d’azur à la bande d’argent, chargée de trois mouchetures d’hermine, accompagnée de deux croisettes d’or, une en chef, l’autre en pointe, surmontée en chef de trois fasces ondées d’argent.

    Le tout accompagné, dans les armes spéciales du prieur, d’une couronne de comte, et supporté par deux lions couronnés, et on y remarquait une crosse et une mitre, celles des prieurs de Bussière-Badil.

    L’abbé de Ganderatz (Paul de Ganderatz, 1719-1795)

    Prêtre originaire du diocèse de Tarbes, chanoine de l’église de Meaux, il fut le dernier seigneur-prieur de Bussière-Badil en Périgord à partir de 1766 et ce jusqu’à la Révolution française.

    Il était issu d’une famille de bourgeoisie bigourdane, installée à Vic.

    Fils de Jean, docteur en médecine, et Françoise de Lias. Deux frères : Pierre-François, lieutenant-colonel au régiment d’Auch ; Dominique, procureur du roi aux Eaux et Forêts.

    Prêtre et courtisan, il était chapelain du roi, et chapelain de Madame Adélaïde de France, sœur du roi.

    Le 4 octobre 1766, il fut nommé prieur de l’abbaye de Bussière-Badil, diocèse de Limoges, par le roi.

    Il remplaça l’abbé d’Anterroches, prêtre du diocèse de Saint-Flour, et vécut près de la Cour à Versailles, rue de Satory.

    En 1778, son régisseur était Jean-Jérôme de Logé.

    En 1780, il nomma Guillaume Pastoureau à la cure de la paroisse de Soudat.

    Le 20 janvier 1782, il fut nommé prieur de l’abbaye de Bouras, diocèse d’Auxerre, par le roi.

    Sa nièce Mademoiselle de Ganderatz épousa Jacques-Joseph Dufaure, baron de Meilhac, en 1783.

    En 1789, un procès l’opposa à Nicolas-Marie Moreau de Montcheuil, conseiller au parlement de Bordeaux, seigneur de la châtellenie de Varaignes dont faisait partie la paroisse de Bussière-Badil.

    Celui-ci lui reprochait son intervention en tant que seigneur justicier dans la création d’un atelier de charité dans le bourg de Bussière-Badil.

    Le 24 août 1790, jour de la fête de la Saint-Louis, l’abbé de Ganderatz célébra la grande messe dans la chapelle du château de Versailles.

    Il était connu pour son caractère débonnaire, ses expressions patoisantes, et sa voix puissante qui faisait trembler les vitres de la chapelle du roi.

    Il décéda le 17 nivôse an III (6 janvier 1795) à Versailles, rue Jean-Jacques Rousseau.

    Source : Deux prieurs de Bussière-Badil au XVIIIe siècle, de Julien Roland.

  • Chronique familiale de Léonard DESMAZEAUD

    L’histoire de Léonard et de ses descendants a été établie sur 7 générations.

    Génération.1

    Léonard DESMAZEAUD voit le jour le vendredi 13 novembre 1693 à Saint-Germain-de-Montbron (16). Il est le fils légitime de Pierre DESMAZEAUD, Bourgeois, âgé de 44 ans et de Henriette BLANCHIER, âgée de 45 ans. A sa naissance, il a un frère Pierre (né vers 1676). Léonard sera Sieur du Maine-Large. Son père Pierre meurt le 4 avril 1695, Léonard est âgé de 16 mois. Sa mère Henriette meurt le 30 juillet 1710, Léonard est âgé de 16 ans. Il s’unit avec Catherine de MONTSALARD (~ 1687-1737), la fille légitime d’Olivier de MONTSALARD et de Bertrande FORIEN. Ce couple aura deux enfants : – Léonard né vers 1714. – Joachim né en 1717. Ils se marient le vendredi 27 novembre 1711 à Marthon (16). Vers 1714 naît son fils Léonard. Léonard est âgé de 20 ans environ. Le 11 mai 1717 naît son fils Joachim. Léonard est âgé de 23 ans. Léonard DESMAZEAUD est décédé le mercredi 23 octobre 1720, à l’âge de 26 ans, à Voulgézac (16). 

    Génération.2

    1

    Léonard DESMAZEAUD voit le jour vers 1714. Il est le fils légitime de Léonard DESMAZEAUD, Sieur du Maine-Large, âgé de 20 ans environ et de Catherine de MONTSALARD, âgée de 27 ans environ. Léonard sera Prêtre. Son père Léonard meurt le 23 octobre 1720, Léonard est âgé de 6 ans environ. Sa mère Catherine meurt le 16 août 1737, Léonard est âgé de 23 ans environ. Léonard DESMAZEAUD est décédé le mercredi 30 septembre 1772, à l’âge de 58 ans environ, à Voulgézac (16). 

    2

    Joachim DESMAZEAUD voit le jour le mardi 11 mai 1717 à Voulgézac (16). Il est le fils légitime de Léonard DESMAZEAUD, Sieur du Maine-Large, âgé de 23 ans et de Catherine de MONTSALARD, âgée de 30 ans environ. A sa naissance, il a un frère Léonard (né vers 1714). Joachim sera Sieur du Maine-Large, juge de Blanzac. Son père Léonard meurt le 23 octobre 1720, Joachim est âgé de 3 ans. Sa mère Catherine meurt le 16 août 1737, Joachim est âgé de 20 ans. Il s’unit avec Marie Rose VALLIER (1722-1810), la fille légitime de François VALLIER et de Marie de JARNAC. Ce couple aura cinq enfants : – Antoine né en 1742. – Marie née en 1752. – Antoine né en 1755. – Geneviève née à une date inconnue. – Jean né à une date inconnue. Ils se marient le lundi 22 janvier 1742 à Chavenat (16). Le 26 décembre 1742 naît son fils Antoine. Joachim est âgé de 25 ans. Le 26 octobre 1752 naît sa fille Marie. Joachim est âgé de 35 ans. Le 25 novembre 1755 naît son fils Antoine. Joachim est âgé de 38 ans. Joachim DESMAZEAUD est décédé le lundi 17 janvier 1803, à l’âge de 85 ans, à Voulgézac (16). 

    Génération.3

    2.1

    Antoine DESMAZEAUD voit le jour le mercredi 26 décembre 1742 à Angoulême (16). Il est le fils légitime de Joachim DESMAZEAUD, Sieur du Maine-Large, juge de Blanzac, âgé de 25 ans et de Marie Rose VALLIER, âgée de 20 ans. Antoine sera Avocat. Il s’unit avec Anne BRIAND (~ 1753-1825), la fille légitime de François BRIAND et de Marie MAULDE. Ce couple aura trois enfants : – Rose née en 1786. – Marie née en 1787. – Joachim né en 1789. Ils se marient le mardi 19 mars 1776 à Fouqueure (16). Le 25 septembre 1786 naît sa fille Rose. Antoine est âgé de 43 ans. Le 5 novembre 1787 naît sa fille Marie. Antoine est âgé de 44 ans. Le 19 octobre 1789 naît son fils Joachim. Antoine est âgé de 46 ans. Son père Joachim meurt le 17 janvier 1803, Antoine est âgé de 60 ans. Sa mère Marie meurt le 1 mai 1810, Antoine est âgé de 67 ans. Antoine DESMAZEAUD est décédé le vendredi 24 septembre 1824, à l’âge de 81 ans, à Voulgézac (16). 

    2.2

    Marie DESMAZEAUD est née le jeudi 26 octobre 1752 à Voulgézac (16). Elle est la fille légitime de Joachim DESMAZEAUD, Sieur du Maine-Large, juge de Blanzac, âgé de 35 ans et de Marie Rose VALLIER, âgée de 29 ans. A sa naissance, elle a un frère Antoine (né en 1742). Elle s’unit avec François Jean GILBERT -, Propriétaire, le fils légitime de François GILBERT et d’Elisabeth PIPAUD. Ce couple aura un enfant : – Françoise Thérèse née à une date inconnue. Ils se marient le lundi 26 octobre 1772 à Ronsenac (16). Son père Joachim meurt le 17 janvier 1803, Marie est âgée de 50 ans. Sa mère Marie meurt le 1 mai 1810, Marie est âgée de 57 ans. Marie DESMAZEAUD est décédée le dimanche 30 décembre 1832, à l’âge de 80 ans, à Aignes-et-Puypéroux (16). 

    2.3

    Antoine DESMAZEAUD voit le jour le mardi 25 novembre 1755 à Voulgézac (16). Il est le fils légitime de Joachim DESMAZEAUD, Sieur du Maine-Large, juge de Blanzac, âgé de 38 ans et de Marie Rose VALLIER, âgée de 32 ans. A sa naissance, il a pour frères et soeurs : Antoine (né en 1742), Marie (née en 1752). Antoine sera Avocat. Il s’unit avec Madeleine CHARLES-DUCLOS -, la fille légitime de parents non connus. Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple. Ils se marient le mardi 4 mai 1790 à Dignac (16). Il s’unit avec Geneviève CORRE-DESGOUTTES -, la fille légitime de parents non connus. Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple. Ils se marient le dimanche 6 septembre 1795 à Angoulême (16). Son père Joachim meurt le 17 janvier 1803, Antoine est âgé de 47 ans. Sa mère Marie meurt le 1 mai 1810, Antoine est âgé de 54 ans. Antoine DESMAZEAUD est décédé le mercredi 20 novembre 1811, à l’âge de 55 ans, à Aignes-et-Puypéroux (16). 

    2.4

    Geneviève DESMAZEAUD est née à une date inconnue. Elle est la fille légitime de Joachim DESMAZEAUD, Sieur du Maine-Large, juge de Blanzac et de Marie Rose VALLIER. Elle s’unit avec Léonard ROUSSEAU de MAGNAC -, Propriétaire, maire de Torsac, le fils légitime de Étienne Gabriel ROUSSEAU et de Magdeleine DUTILLET. Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple. Ils se marient le lundi 17 juillet 1786 à Angoulême (16). 

    2.5

    Jean DESMAZEAUD voit le jour à une date inconnue. Il est le fils légitime de Joachim DESMAZEAUD, Sieur du Maine-Large, juge de Blanzac et de Marie Rose VALLIER. Jean sera Docteur en médecine. Il s’unit avec Anne ROUSSEAU de MAGNAC (1743-1817), la fille légitime de Étienne Gabriel ROUSSEAU et de Magdeleine DUTILLET. Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple. Ils se marient le mercredi 9 janvier 1799 à Angoulême (16). 

    Génération.4

    2.1.1

    Rose DESMAZEAUD est née le lundi 25 septembre 1786 à Bécheresse (16). Elle est la fille légitime d’Antoine DESMAZEAUD, Avocat, âgé de 43 ans et d’Anne BRIAND, âgée de 33 ans environ. Rose sera Célibataire. Son père Antoine meurt le 24 septembre 1824, Rose est âgée de 37 ans. Sa mère Anne meurt le 5 février 1825, Rose est âgée de 38 ans. Rose DESMAZEAUD est décédée le vendredi 14 février 1845, à l’âge de 58 ans, à Limoges (87). 

    2.1.2

    Marie DESMAZEAUD est née le lundi 5 novembre 1787 à Bécheresse (16). Elle est la fille légitime d’Antoine DESMAZEAUD, Avocat, âgé de 44 ans et d’Anne BRIAND, âgée de 34 ans environ. A sa naissance, elle a une soeur Rose (née en 1786). Marie sera Célibataire. Son père Antoine meurt le 24 septembre 1824, Marie est âgée de 36 ans. Sa mère Anne meurt le 5 février 1825, Marie est âgée de 37 ans. Marie DESMAZEAUD est décédée le lundi 30 juillet 1827, à l’âge de 39 ans, à Voulgézac (16). 

    2.1.3

    Joachim DESMAZEAUD voit le jour le lundi 19 octobre 1789 à Bécheresse (16). Il est le fils légitime d’Antoine DESMAZEAUD, Avocat, âgé de 46 ans et d’Anne BRIAND, âgée de 36 ans environ. A sa naissance, il a plusieurs soeurs : Rose (née en 1786), Marie (née en 1787). Joachim sera Propriétaire, maire de Bécheresse. Il s’unit avec Marie Julie MESNAUD de SAINT-PAUL -, la fille légitime de Paul MESNAUD de SAINT-PAUL et de Marie Julie ROUSSEAU de MAGNAC. Ce couple aura quatre enfants : – Paul Marcelin né en 1825. – Marie Ambroise né en 1833. – Marie Thérèse née en 1835. – Étienne Prosper né en 1836. Ils se marient le mardi 22 mai 1821 à Voulgézac (16). Son père Antoine meurt le 24 septembre 1824, Joachim est âgé de 34 ans. Sa mère Anne meurt le 5 février 1825, Joachim est âgé de 35 ans. Le 13 octobre 1825 naît son fils Paul. Joachim est âgé de 35 ans. Le 26 mars 1833 naît son fils Marie. Joachim est âgé de 43 ans. Le 2 septembre 1835 naît sa fille Marie. Joachim est âgé de 45 ans. Le 16 septembre 1836 naît son fils Étienne. Joachim est âgé de 46 ans. Le 20 mai 1870 son fils Paul meurt, Joachim est âgé de 80 ans. Joachim DESMAZEAUD est décédé le samedi 9 octobre 1875, à l’âge de 85 ans, à Angoulême (16). 

    2.2.1

    Françoise Thérèse GILBERT est née à une date inconnue. Elle est la fille légitime de François Jean GILBERT, Propriétaire et de Marie DESMAZEAUD. Elle s’unit avec François TABUTEAU (1768-1850), Propriétaire, le fils légitime de Jacques TABUTEAU et d’Anne RULLIER. Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple. Ils se marient le lundi 26 octobre 1801 à Aignes-et-Puypéroux (16). 

    Génération.5

    2.1.3.1

    Paul Marcelin DESMAZEAUD voit le jour le jeudi 13 octobre 1825 à Voulgézac (16). Il est le fils légitime de Joachim DESMAZEAUD, Propriétaire, maire de Bécheresse, âgé de 35 ans et de Marie Julie MESNAUD de SAINT-PAUL. Paul sera Juge de paix. Il s’unit avec Geneviève Marie ROUSSEAU de MAGNAC -, la fille légitime de Jacques Étienne ROUSSEAU de MAGNAC et d’Elisabeth Françoise ODELUCQ. Ce couple aura cinq enfants : – Marie Julie née en 1854. – Jean Marie René né en 1862. – Paul Marie Amédée né à une date inconnue. – Jean Louis Emmanuel né à une date inconnue. – Prosper Marcellin né à une date inconnue. Ils se marient le dimanche 14 septembre 1851 à Voulgézac (16). Le 15 janvier 1854 naît sa fille Marie. Paul est âgé de 28 ans. Le 23 février 1862 naît son fils Jean. Paul est âgé de 36 ans. Paul M. DESMAZEAUD est décédé le vendredi 20 mai 1870, à l’âge de 44 ans, à Voulgézac (16). 

    2.1.3.2

    Marie Ambroise DESMAZEAUD voit le jour le mardi 26 mars 1833 à Voulgézac (16). Il est le fils légitime de Joachim DESMAZEAUD, Propriétaire, maire de Bécheresse, âgé de 43 ans et de Marie Julie MESNAUD de SAINT-PAUL. A sa naissance, il a un frère Paul Marcelin (né en 1825). Marie sera Propriétaire, célibataire. Son père Joachim meurt le 9 octobre 1875, Marie est âgé de 42 ans. Marie A. DESMAZEAUD est décédé le mardi 6 juin 1899, à l’âge de 66 ans, à Voulgézac (16). 

    2.1.3.3

    Marie Thérèse DESMAZEAUD est née le mercredi 2 septembre 1835 à Voulgézac (16). Elle est la fille légitime de Joachim DESMAZEAUD, Propriétaire, maire de Bécheresse, âgé de 45 ans et de Marie Julie MESNAUD de SAINT-PAUL. A sa naissance, elle a plusieurs frères: Paul Marcelin (né en 1825), Marie Ambroise (né en 1833). Elle s’unit avec Jean Louis Arthur de FLEURY (1830-1892), Médecin, le fils légitime de Louis François Ferdinand de FLEURY et de Marie Adèle de LIVRON. Ce couple aura un enfant : – Marguerite née en 1860. Ils se marient le lundi 17 mai 1858 à Voulgézac (16). Le 12 février 1860 naît sa fille Marguerite. Marie est âgée de 24 ans. Son père Joachim meurt le 9 octobre 1875, Marie est âgée de 40 ans. Le 31 août 1892 son époux Jean meurt, Marie est âgée de 56 ans. Marie T. DESMAZEAUD est décédée le dimanche 24 décembre 1899, à l’âge de 64 ans, à Pons (17). 

    2.1.3.4

    Étienne Prosper DESMAZEAUD voit le jour le vendredi 16 septembre 1836 à Voulgézac (16). Il est le fils légitime de Joachim DESMAZEAUD, Propriétaire, maire de Bécheresse, âgé de 46 ans et de Marie Julie MESNAUD de SAINT-PAUL. A sa naissance, il a pour frères et soeurs : Paul Marcelin (né en 1825), Marie Ambroise (né en 1833), Marie Thérèse (née en 1835). Étienne sera Propriétaire, maire de Sers. Il s’unit avec Marie Louise Victoire DEVAL -, la fille légitime de François Furcy DEVAL et de Marie Thérèse de CASTERAS. Ce couple aura un enfant : – Germaine née à une date inconnue. Ils se marient le mardi 14 avril 1863 à Voulgézac (16). Son père Joachim meurt le 9 octobre 1875, Étienne est âgé de 39 ans. Étienne P. DESMAZEAUD est décédé le samedi 17 septembre 1898, à l’âge de 62 ans, à Sers (16). 

    Génération.6

    2.1.3.1.1

    Marie Julie DESMAZEAUD est née le dimanche 15 janvier 1854 à Mouthiers (16). Elle est la fille légitime de Paul Marcelin DESMAZEAUD, Juge de paix, âgé de 28 ans et de Geneviève Marie ROUSSEAU de MAGNAC. Son père Paul meurt le 20 mai 1870, Marie est âgée de 16 ans. Elle s’unit avec Pierre DUBOYS de LA VIGERIE (1843-1934), Directeur des contributions indirectes, chevalier de la Légion d’honneur, le fils légitime de Joseph Gabriel DUBOYS de LA VIGERIE et de Marie de CORGNOL. Ce couple aura un enfant : – Gabriel Paul né en 1873. Ils se marient le samedi 10 février 1872 à Mouthiers (16). Le 16 janvier 1873 naît son fils Gabriel. Marie est âgée de 19 ans. Marie J. DESMAZEAUD est décédée le samedi 8 mars 1879, à l’âge de 25 ans, à Soissons (02). 

    2.1.3.1.2

    Jean Marie René DESMAZEAUD voit le jour le dimanche 23 février 1862 à Mouthiers (16). Il est le fils légitime de Paul Marcelin DESMAZEAUD, Juge de paix, âgé de 36 ans et de Geneviève Marie ROUSSEAU de MAGNAC. A sa naissance, il a une soeur Marie Julie (née en 1854). Jean sera Capitaine d’infanterie, chevalier de la Légion d’honneur. Son père Paul meurt le 20 mai 1870, Jean est âgé de 8 ans. Il s’unit avec Léontine Marie Thérèse MAILLARD -, la fille légitime de parents non connus. Ce couple aura un enfant : – Raoul né à une date inconnue. Ils se marient le vendredi 14 février 1896 à Civray (86). Jean M. R. DESMAZEAUD est décédé le vendredi 5 janvier 1951, à l’âge de 88 ans, à Poitiers (86). 

    2.1.3.1.3

    Paul Marie Amédée DESMAZEAUD voit le jour à une date inconnue. Il est le fils légitime de Paul Marcelin DESMAZEAUD, Juge de paix et de Geneviève Marie ROUSSEAU de MAGNAC. Paul sera Propriétaire. Il s’unit avec Marie Louise Caroline Alice MOCQUET -, la fille légitime de parents non connus. Ce couple aura trois enfants : – Marguerite Marie Louise Felicité née en 1892. – Guy Georges Charles né en 1896. – Paul Georges Aris né à une date inconnue. Ils se marient le mercredi 17 avril 1889 à Foussignac (16). 

    2.1.3.1.4

    Jean Louis Emmanuel DESMAZEAUD voit le jour à une date inconnue. Il est le fils légitime de Paul Marcelin DESMAZEAUD, Juge de paix et de Geneviève Marie ROUSSEAU de MAGNAC. Jean sera Propriétaire. Il s’unit avec Marie Anne Orpha LAFFON -, la fille légitime de parents non connus. Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple. Ils se marient le mardi 18 octobre 1881 à Voulgézac (16). 

    2.1.3.1.5

    Prosper Marcellin DESMAZEAUD voit le jour à une date inconnue. Il est le fils légitime de Paul Marcelin DESMAZEAUD, Juge de paix et de Geneviève Marie ROUSSEAU de MAGNAC. Prosper sera Propriétaire. Il s’unit avec Marie Thérèse BOUNICEAU -, la fille légitime de parents non connus. Ce couple aura deux enfants : – Renée née en 1891. – Henri né à une date inconnue. Ils se marient le mardi 10 août 1886 à Villars (16). 

    2.1.3.3.1

    Marguerite de FLEURY est née le dimanche 12 février 1860 à Angoulême (16). Elle est la fille légitime de Jean Louis Arthur de FLEURY, Médecin, âgé de 29 ans et de Marie Thérèse DESMAZEAUD, âgée de 24 ans. Elle s’unit avec Charles de FOLIN (1850-1897), Propriétaire, le fils légitime de parents non connus. Ce couple aura un enfant : – Henri né en 1882. Ils se marient le mercredi 10 août 1881 à Angoulême (16). Le 8 août 1882 naît son fils Henri. Marguerite est âgée de 22 ans. Son père Jean meurt le 31 août 1892, Marguerite est âgée de 32 ans. Le 28 juin 1897 son époux Charles meurt, Marguerite est âgée de 37 ans. Sa mère Marie meurt le 24 décembre 1899, Marguerite est âgée de 39 ans. Marguerite de FLEURY est décédée le mercredi 25 juin 1924, à l’âge de 64 ans, à Biarritz (64). 

    2.1.3.4.1

    Germaine DESMAZEAUD est née à une date inconnue. Elle est la fille légitime de Étienne Prosper DESMAZEAUD, Propriétaire, maire de Sers et de Marie Louise Victoire DEVAL. Elle s’unit avec André HÉRIARD (1865-1938), Avocat, le fils légitime de François Clément Jules HÉRIARD et de Henriette Louisia TRÉMEAU. Ce couple aura un enfant : – Pierre né en 1893. Ils se marient le mardi 19 juillet 1892 à Sers (16). 

    Génération.7

    2.1.3.1.1.1

    Gabriel Paul DUBOYS de LA VIGERIE voit le jour le jeudi 16 janvier 1873 à Vitry (94). Il est le fils légitime de Pierre DUBOYS de LA VIGERIE, Directeur des contributions indirectes, chevalier de la Légion d’honneur, âgé de 29 ans et de Marie Julie DESMAZEAUD, âgée de 19 ans. Gabriel sera Inspecteur d’assurances. Sa mère Marie meurt le 8 mars 1879, Gabriel est âgé de 6 ans. Il s’unit avec Marie Fernande Angèle MASSON (1878-1970), la fille légitime de parents non connus. Ce couple aura un enfant : – Geneviève Félicité Aurélie Georgette née en 1899. Ils se marient le mercredi 14 septembre 1898 au Vésinet (78). Le 2 octobre 1899 naît sa fille Geneviève. Gabriel est âgé de 26 ans. Son père Pierre meurt le 8 avril 1934, Gabriel est âgé de 61 ans. Gabriel P. DUBOYS de LA VIGERIE est décédé le dimanche 15 janvier 1939, à l’âge de 65 ans, à Nice (06). 

    2.1.3.1.2.1

    Raoul DESMAZEAUD voit le jour à une date inconnue. Il est le fils légitime de Jean Marie René DESMAZEAUD, Capitaine d’infanterie, chevalier de la Légion d’honneur et de Léontine Marie Thérèse MAILLARD. Raoul sera Avocat. Il s’unit avec Marie Amélie COUACH -, la fille légitime de parents non connus. Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple. Ils se marient le samedi 22 septembre 1923 à Arcachon (33). 

    2.1.3.1.3.1

    Marguerite Marie Louise Felicité DESMAZEAUD est née le dimanche 17 janvier 1892 à Foussignac (16). Elle est la fille légitime de Paul Marie Amédée DESMAZEAUD, Propriétaire et de Marie Louise Caroline Alice MOCQUET. Elle s’unit avec Louis Marie Alcide René ARNAUD (1880-1928), Propriétaire, le fils légitime de Henri ARNAUD et de Marie Berthe Clotilde BOURDIER de FAYOLLE. Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple. Ils se marient le mardi 13 avril 1920 à Châtain (86). Le 29 février 1928 son époux Louis meurt, Marguerite est âgée de 36 ans. Marguerite M. L. F. DESMAZEAUD est décédée le vendredi 2 juin 1989, à l’âge de 97 ans, à Châtain (86). 

    2.1.3.1.3.2

    Guy Georges Charles DESMAZEAUD voit le jour le jeudi 4 juin 1896 à Foussignac (16). Il est le fils légitime de Paul Marie Amédée DESMAZEAUD, Propriétaire et de Marie Louise Caroline Alice MOCQUET. A sa naissance, il a une soeur Marguerite Marie Louise Felicité (née en 1892). Guy sera Ingénieur centralien. Il s’unit avec Geneviève Félicité Aurélie Georgette DUBOYS de LA VIGERIE (1899-1978), Antiquaire, la fille légitime de Gabriel Paul DUBOYS de LA VIGERIE et de Marie Fernande Angèle MASSON. Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple. Ils se marient le lundi 4 avril 1921 à Bonneval (28). Guy G. C. DESMAZEAUD est décédé le vendredi 5 décembre 1924, à l’âge de 28 ans, au Vésinet (78). Note : Promotion 1921. 

    2.1.3.1.3.3

    Paul Georges Aris DESMAZEAUD voit le jour à une date inconnue. Il est le fils légitime de Paul Marie Amédée DESMAZEAUD, Propriétaire et de Marie Louise Caroline Alice MOCQUET. Paul sera Notaire à Blanzac. 

    2.1.3.1.5.1

    Renée DESMAZEAUD est née le jeudi 19 février 1891 à Villars (16). Elle est la fille légitime de Prosper Marcellin DESMAZEAUD, Propriétaire et de Marie Thérèse BOUNICEAU. Elle s’unit avec Étienne de BARBARIN (1884-1950), Propriétaire, le fils légitime de François Louis de BARBARIN et de Marie Marthe LE ROY de LENCHÈRES. Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple. Ils se marient le mardi 31 août 1920 à Mouthiers (16). Le 31 décembre 1950 son époux Étienne meurt, Renée est âgée de 59 ans. Renée DESMAZEAUD est décédée le dimanche 27 juin 1982, à l’âge de 91 ans, à Saint-Michel (16). 

    2.1.3.1.5.2

    Henri DESMAZEAUD voit le jour à une date inconnue. Il est le fils légitime de Prosper Marcellin DESMAZEAUD, Propriétaire et de Marie Thérèse BOUNICEAU. Henri sera Prêtre. 

    2.1.3.3.1.1

    Henri de FOLIN voit le jour le mardi 8 août 1882 à Angoulême (16). Il est le fils légitime de Charles de FOLIN, Propriétaire, âgé de 32 ans et de Marguerite de FLEURY, âgée de 22 ans. Henri sera Ingénieur, chevalier de la Légion d’honneur. Son père Charles meurt le 28 juin 1897, Henri est âgé de 14 ans. Sa mère Marguerite meurt le 25 juin 1924, Henri est âgé de 41 ans. Henri de FOLIN est décédé le jeudi 8 septembre 1949, à l’âge de 67 ans, à Libourne (33). Note : Polytechnicien (X1902). 

     

    2.1.3.4.1.1

    Pierre HÉRIARD voit le jour le dimanche 5 novembre 1893 à Sers (16). Il est le fils légitime d’André HÉRIARD, Avocat, âgé de 27 ans et de Germaine DESMAZEAUD. Pierre sera Médecin, maire de Sers. Il s’unit avec Simone de BODARD (1898-1974), la fille légitime de Charles de BODARD et d’Alix de VASSOIGNE. Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple. Ils se marient le mardi 5 mai 1925 à Sers (16). Son père André meurt le 13 mai 1938, Pierre est âgé de 44 ans. Le 17 mai 1974 son épouse Simone meurt, Pierre est âgé de 80 ans. Pierre HÉRIARD est décédé le vendredi 18 juin 1982, à l’âge de 88 ans, à Saint-Michel (16). 

    Chronique éditée pour Généalogie Charente Périgord.

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