Famille Le Musnier (1612-1691).
Jacques Le Musnier, chevalier, conseiller du roi, trésorier de France et général des finances au bureau de Limoges, avait déjà hérité de la seigneurie de Mosnac et de celle de Rouffignac, de son père François Le Musnier, écuyer, seigneur de Lartige, mort en 1605. Il acquit successivement tout ce qui sormait naguère la seigneurie de Moulidars. Indiquons seulement les différents actes.
25 mai 1612. Vente de la seigneurie de Moulidars, « par Yzac Mehée, seigneur de Moulidars et de Bors, demeurant en sa maison noble de Bors, châtellenie de Chaulx en Angoumois, époux de Marie du Nourrigier », à Jacques Le Musnier, pour la somme de 13,000 livres tournois.
8 avril 1619. « Décret de la vente et adjudication des biens de François du Nourrigier, livré audit sieur Le Meusnier, délivré au présidial d’Angoulême. (Gandobert, gref.) »
14 juillet 1619. Contrat d’acquisition par Jacques Le Musnier, de François du Nourrigier, sieur de Lestang.
12 septembre 1620. Vente de la maison noble et seigneurie de la Cour de Moulidars, par « Yzac Lucreau, escuyer, sieur du Pourtal, demeurant au lieu noble du Pourtal, paroisse de Saint-Genis de Lombault, en Guienne », comme époux d’Anne Dexmier, à Jacques Le Musnier, pour la somme de 13,000 livres tournois.
7 novembre 1624. Vente de partie de la seigneurie de Moulidars (la Tour-Blanche), par René de Girard, écuyer, sieur de la Tour-Blanche, fils de Pierre de Girard et de Jeanne Dexmier, à Jacques Le Musnier, pour la somme de 8,500 livres tournois.
5 juillet 1625. Adjudication, par décret des juges présidiaux d’Angoulême, des biens ayant appartenu à Pierre et René de Girard, père et fils, écuyers, sieurs de la Tour Blanche, Auge et partie de Moulidars, et demoiselle Jeanne Dexmier, mère dudit René, faite à Jacques Le Musnier, pour la somme de 8,500 livres. La première vente à l’amiable fut altaquée par quelques créanciers, et confirmée par autorité de justice.
En tout cela, il n’est point question du château d’Ardenne. En effet, il avait été acquis, dès le 12 juin 1605, d’Isaac Méhée et Marie du Nourrigier, par François des Ages, écuyer, sieur de Macqueville, Ruelle et Maumont, dont la fille, Bertrande des Ages, avait épousé, le 22 mai 1603, François de la Rochefoucauld, écuyer, seigneur d’Orbé, fils de Louis de la Rochefoucauld, seigneur de Bayers, et d’Angélique Gillier; puis, après la mort de François des Ages, vendu de nouveau le dernier de février 1608, à « Messire Raymond de Forgues, chevalier, baron des Pins et de La Rochechandry, conseiller du roy, grand’maître enquêteur et refformateur des eaux et forêts de France, au département des provinces et gouvernements de Guyenne, Poictou, Xaintonge et Angoumois, demeurant en ceste ville d’Angoulesme).
Ardenne demeura 25 ans dans la maison de Forgues. Ce n’est que le 16 avril 1633, après la mort des seigneurs de Moulidars et de La Rochechandry, que leurs veuves firent entre elles un échange par lequel Catherine Redon, dame de Forgues, céda le château d’Ardenne à Hippolyte de La Place, dame de Moulidars et de Mosnac en partie, qui lui donna, entre autres choses, ladite seigneurie de Mosnac.
C’est donc à tort, on le voit, que Vigier de La Pile dit que Jacques Le Musnier « avait le fief d’Ardenne en Moulidars ». Ce fief n’entra dans sa famille que quatre ans après sa mort, qui arriva en 1629. Il est vrai qu’il est désigné officiellement sous le nom de seigneur de Moulidars, mais nous savons, d’après ce qui précède, que cela ne veut nullement dire seigneur d’Ardenne.
Rapportons ici un incident caractéristique du temps. François du Nourrigier, dernier seigneur de L’Etang, forcé de vendre par voie de justice, et jaloux de cette nouvelle puissance qui venait tout absorber, voulait du moins garder jusqu’au bout les préséances honorifiques dont avaient joui ses ancêtres dans l’église de Moulidars. Mais Jacques Le Musnier résista à ses prélentions, comme nous le montre la pièce suivante.
« Acte pour Monsieur de Moulidars. Aujourduy, huitiesme jour d’apvril mil six centz dix-huict, pardevan moy, notaire et tabellion royal, et gardenottes hereditere en An goumois, et tesmoins cy bas nommez, a esté, à hissue de messe paroissiale cellébrée ce jourduy dans l’églize de Sainct Hipolitte de Moulidars, par messire Jehan Mamin, chanoyne de Blanzac, et vicquere perpetuel dudict Moulidars, de mandé et requis acte a moy dict notayre, par Jacques Le Musnier, escuyer, seigneur dudict Moulidars, Rouffignac, et Mosnac, conseilhier du Roy, Trésorier général de France en la Générallité de Limoges; de ce que François Dunourigier, escuyer, sieur de Lestang dudict Moulidars, l’a ce jourduy, pandant le service divin et durant la saincte messe, troublé en la préseance qui luy apartient, tant pour cestre ingéré de prandre le pain bénist avant luy, que autres actes ausquelz, pour le respcc que l’on doibt à Dieu et au divin sacrifice de la messe, ledict seigneur de Moulidars n’auroit faict autre instance, ne dict chose quelconque, espérant en avoir raison par justice.
Pour raison de quoy, il prestant se pourvoir ainsy qu’il verra estre affere; et pour laditte entreprise, a protesté ledict seigneur de Moulidars contre ledict sieur de Lestang, de confiscation de son fief, comme estant son vassal; à quoy ledict Nourigier n’a voulleu rien dire, ains s’en est allé, ac compaigné de plusieurs personnes qui estoyent avec luy ar mez d’espée.
Dont de tout ce que dessus ledict scigneur de Moullidars m’a requis acte, pour luy valloir ct servir en temps et lieu, à telles fins que de raison, estan dans lad. eglize; ce que luy ay auctroyé, ez présence dudict Mamin, de Pierre Lambert, escuyer, sieur de Cesseau, lieutenant de monsieur le visé neschal d’Angoumois, Me Louys Cauroy, archer dudict sieur visséneschal, Jehan Grellet, segrestin, qui a déclaré que il y a fort long temps que ledict sieur de Lestang luy avoit com mandé de luy présanter le pain berist le premier, et que s’il y manquoyt, il le payeroyt; aussy ez présences de Anthoyne et Hélies Durandeaux, Jean André, clerc, de François Bouthilier, maistre tailheur d’abits, et plusieurs autres; lesquels Durandeaux ont dit ne savoir signer.
(Signé) : J. Lemusnyer. Mamin. Cauroy. Lambert. G. Grelet. J. André. F. Bouthilier. G. Condan, notaire royal héréd. »
Jacques Le Musnier rendit aveu et dénombrement au roi, pour ses seigneuries de Moulidars et Mosnac, le 5 mars 1620. Après sa mort, quelques différends s’élevèrent entre Hippolyle de la Place, sa veuve et le doyen Jean Mesneau. L’acte de 1438, en faisant cession au doyen de toutes les dimes inféodées de la seigneurie de Moulidars, exceptait les lerres qui étaient du domaine privé des seigneurs, et des quelles chaque nouveau possesseur fournissait le dénombre ment. Jean Mesneau disait que la dame de Moulidars voulait étendre ses dîmes inféodées ou ses exemptions de dîmes, plus loin qu’elle n’y avait droit; elle, de son côté, prétendait que le doyen en exigeait plus que le titre de 1438 ne lui en donnait, ajoutant d’ailleurs que, depuis les guerres de religion, les doyens avaient négligé de faire célébrer les ser vices mentionnés. De là transaction. Le doyen s’engage à faire célébrer les services, et à laisser jouir de tous les droits honorifiques dans l’église paroissiale, ainsi qu’il avait été accordé avec les anciens seigneurs; de plus, à ne pas percevoir de dîmes sur 37 articles qui seront énumérés par le dénombrement. La dame de Moulidars promet de se dé sister de toute prétention sur le reste, et de payer aux doyens d’Angoulême, à chaque mutation de seigneur, un missel ou autre objet servant au culte, de la valeur de six livres.
Cette transaction est du 12 novembre 1633, et le même jour « Madame la générale Le Musnier » donna, comme tutrice de ses enfants, « dénombrement et déclaration des domaines et héritages tenus à droit de dixme inféodée, ou exemptz de dixme, dépendanız de la Cour de Moulydar, de La Tour-Blanche, de Lestang dudit Moulydar, et de la maison d’Ardene…, à Monsieur Me Jehan Mesneau, doyen de l’esglise catedralle d’Angolesme, et lesquelles dixmes inféodées et exemption de dixmes sur les domaines et héritages, elle avoue tenir dud. sieur doyen, à cause de la cure de Moulydars annexée audict doyenné, au debvoir d’un messel vallant six livres, ou autre ornement d’esglise, à chasque mutation de seigneur de Moulydars. »
Les pièces de terre déclarées, au nombre de 37, formaient ensemble 166 journaux, 39 carreaux, selon l’arpentement fait à la requête des parties. Le 37e et dernier article donna lieu à une transaction particulière. Il concernait le château d’Ardenne, acquis, ainsi que nous l’avons dit, quelques mois auparavant.
« 37. Plus dix-huict ou vingt journeaux de prés, terres, bois et vignes, comprins dans les ranclos d’Ardene, et y joignant, renfermé de fossés et murailles, que lad. dame a novellement acquiz de lad. feue dame de Forgues. » Pour garder son clos exempt de dimes, elle céda ailleurs d’autres terres que le doyen accepta.
Ce dénombrement est signé : J. Gibaud, notaire royal; Mesneau, doyen; H. de La Place. J. Méhée. J. Thomas.
A partir de ce moment, la résidence seigneuriale fut au château d’Ardenne. Celui de La Cour devint ce qu’il est au jourd’hui, une métairie ou servitude pour l’exploitation agricole. Les Le Musnier toutefois demeurèrent le plus souvent à Rouffignac, dont l’aspect, au xvile siècle, était moins sévère, et le séjour plus commode que celui d’Ardenne.
Vigier de La Pile (p. CXXVI) dit que Jacques Le Musnier eut de son mariage avec Hippolyle de La Place, plusieurs enfants, entre autres un aîné nommé « de Moulidars », qui fut d’abord conseiller au parlement, vendit ensuite sa charge et fut guidon des gendarmes. Cet ainé se nominait Jean-Louis Le Musnier. Il épousa à Paris, le 6 mai 1646, demoiselle Marie Cartier, fille de messire Claude Cartier, conseiller du roi en ses conseils d’Etat et privé, et de dame Anne Ferry, son épouse. Parmi les nombreux personnages cités au contrat, nous trouvons du côté de l’époux, « damoiselle Charlotte Laisné, veuve de François Lemusnier, escuyer, seigneur de Lartige et de Rousfignac, ayeulle paternelle dudit sieur de Molidar » : elle avait alors quatre vingt-huit ans; et du côté de l’épouse, « noble homme Daniel Ferry, conseiller du roy, et trésorier provincial de l’extraordinaire des guerres en Saintonge et Brouage, et Ambroize Ferry, conseiller et secrétaire du roy, oncles maternelz… »
Vigier dit encore que le sieur Moulidars ne laissa que deux filles. Il avait eu en effet cinq enfants, savoir : 1° Claude Hippolyte Le Musnier, l’aîné, seigneur d’Ardenne, qui signe sous ces noms et en cette qualité, comme parrain d’un baptême à Moulidars, le 3 juin 1663. Une lettre à son père, du 12 avril 1688, est signée simplement « Dardenne ». Il fut tué cette même année, 1688, au siège de Manheim, dans le Palatinat. Dans une transaction passée avec son père le 3 août 1686, il est dit « chevalier, seigneur d’Ardenne, enseigne des gardes de Son Altesse Mgr le duc du Maine, demcurant ordinairement près de Son Altesse, ez cour. » Par cet acte, le sieur de Moulidars se démet de tous ses biens en faveur de son fils aîné, à la charge des dettes paternelles et droits de ses sœurs; 2° Anne Le Musnier, l’aînée des filles, qui devint Mine d’Anqueville. Nous n’avons pas l’état civil de ces deux premiers, probablement nés à Paris, où leurs parents habitaient, les années qui suivirent leur mariage; 3° Charles Le Musnier, dit l’abbé de Moulidars, baptisé le 22 septembre 1649. Il entra dans les Ordres; mais devenu infirme, il ne dépassa pas le sous-diaconat, et mourut avant son père. Dans la transaction citée plus haut nous lisons : « Et d’autant que Charles Le Musnier, soubz diacre, est tumbé en foiblesse, ledict seigneur de Moulidars veult dès à présent, que ledict seigneur d’Ardenne soit son tuteur et curateur, et qu’il jouisse de sa portion de bien tant et sy longuement qu’il sera au monde… Et toutefois ledict scigneur de Moulidars, de gré à gré, se charge de le nourir auprès de luy, sur le revenu dle son douère, pendant que ledict seigneur de Moulidars sera au monde; après quoy ledict seigneur d’Ardenne aura l’éducation de sa per sonne comme de ses biens »; 4° Catherine Le Musnier, née le 5 et baptisée le 30 avril 1664, est devenue Mme de Lartige; 5° François-Claude Le Musnier, dit le chevalier de Moulidars, né le 21 novembre 1666, et baptisé le 24 novembre 1667 4. Il était mort à la date du 3 août 1686.
Restèrent donc les deux filles. Catherine, la plus jeune, épousa Louis Le Musnier, seigneur de Lartige, arrière petit-fils de François Le Musnier et de Charlotte Laisné, comme elle-même en était arrière-petite-fille.
Anne Le Musnier, l’aînée, fut mariée d’abord à messire Isaïe Méhée, chevalier, seigneur des Courades, fils de Josias Méhée, chevalier, seigneur de La Ferrière, d’Anqueville, etc., et de Marie de Lestang. Ce mariage avait été long à s’accorder. Le seigneur des Courades était beaucoup plus âgé que sa future, et de plus, pro testant. Dans une lettre de lui, du 14 août 1670, nous lisons : « Ausi tost mon mariage achevé, qui m’occupe extrê mement pour la difficulté des religions, j’yrui dans deux ou trois mois à Paris….. Les négociations durèrent encore plus de deux ans. Il est probable que la principale diffi culté fut levée par l’abjuration d’Isaïe Méhée; car Josias, son père, protestant de vieille souche, mourut catholique l’année suivante, et fut inhumé par le curé de Vibrac 4. Le contrat fut enfin signé au château de Rouffignac, le 7 octobre 1672, et la bénédiction nuptiale donnée aux époux dans l’église de Vibrac, le 10 octobre suivant, par Pierre Dubois, ancien curé de la paroisse, et alors curé de Saint-Martial d’Angoulême 6. Les enfants qui naquirent de cette union furent baptisés et élevés dans la religion catholique. Toutefois, nous avons vainenient cherché dans les registres de Vibrac, l’acte de sépulture d’Isaïe Méhée, à la date qui correspond à son décès, arrivé aux Courades le 9 janvier 1681, ainsi que nous l’apprend l’inventaire de ses meubles fait au château de Monleau , le 3 mars suivant. Le seigneur des Courades avait fait son testament au lieu noble des Ris, paroisse de Saint-Hilaire, le 2 juillet 1677.
Il laissa deux fils : 1° Pierre Méhée, né le 6 décembre 1675, sieur de Monleau, puis sieur d’Ardenne, après la mort de Claude-Hippolyte Le Musnier, son oncle; 2° autre Pierre Méhée, né le 27 septembre 1677, sieur de Saint Hilaire, et ensuite sieur d’Ardenne, après que son aîné eut été tué à Steinkerque, le 3 août 1692. Il sera question de lui plus loin.
Devenue veuve, Anne Le Musnier se remaria à René Méhée, chevalier, seigneur d’Anqueville, fils d’un cousin germain de son premier mari, capitaine d’infanterie, d’abord au régiment de Champagne, puis au régiment Dauphin. La bulle de dispense d’assinité accordée par le pape Innocent XI, le 13 février 1682, dit que cette union a pour but d’éteindre de graves dissensions. Nous savons, en effet, que les deux branches de la maison d’Anqueville étaient en procés depuis fort longtemps, pour la succession de David Méhée et Jacquelle de Sousmoulins, ancêtres communs. Nous en parlons ailleurs. Malheureusement, ces querelles ne furent qu’assoupies; les intérêts opposés des enfants des deux lits les rallumèrent quelques années après.
Le sieur d’Anqueville qui, lui aussi, était calviniste, comme loute cette famille, fit son abjuration en 1682, entre les mains du P. Philippe Guérin, recteur des jésuites d’An goulême, et le mariage fut contracté à Paris, le 29 mars 1684.
Marie Cartier décéda la première, à Angoulême, le 24 août 1683, ct fut enterrée le lendemain dans l’église du Petit-Saint-Cybard. Son testament est du 20. Quant à Jean Louis Le Musnier, nous ignorons le lieu et l’époque précise de sa mort, à cause d’une lacune dans les registres de Mou lidars, de 1685 à 1703. Dans une sentence concernant la vente de la terre des Adjots 4, il paraît comme créancier, à la date du 27 mai 1693, et le 2 juillet suivant il est dit défunt. Il serait donc mort en juin 1693, dans un âge avancé. N’ayant pas trouvé son acte de sépulture dans les registres de Saint-Cybard d’Angoulême, nous avons tout lieu de croire qu’il décéda à Moulidars, et fut enterré dans l’église. Il s’était remarié avec Marie Calluaud, veuve de Pierre Ballue, éc., sieur de Mongaudier, demeurant audit lieu, paroisse de Fléac, laquelle requiert l’inventaire de ses meubles, le 17 août 1693.
Les biens de Jean-Louis Le Musnier furent partagés de son vivant entre ses filles, par acte du 26 novembre 1691, lequel sépara pour toujours les deux seigneuries de Moulidars et de Rouffignac. Après avoir énoncé que ces terres sont communes par moitié entre les deux sœurs, comme ayant été recueillies par le décès de leur mère et de leurs frères, l’acte ajoute qu’il en a été fait deux lots : « le premier, dudit lieu noble d’Ardenne, et le segond du lieu, noble de Rouffignac; lesquels lots sont séparés par le chemain qui va de la chapelle de Vibrac au village des Panetiers, en continuant led. chemain à la Croix Ozanière dud. Moulidars, et de lad. croix au village de Cartelesche, aussy continuant led. chemain jusques au grand chemain quy va de Jarnac à Angoulesme, et le suivant vers Hiersat. » Tout ce qui est à droite de cette ligne, savoir « ledit lieu noble de Rouffiynac », consistant en corps de logis, chapelle, dépendances, fuie, garenne, plus les métairies de Rouffignac, Etendeuil, Chez-Borgnet, les bois de Rouillan et autres, prés, terres, etc., échut à madame de Lartige. Tout ce qui est à gauche, savoir « le lieu noble de Ardenne », avec ses dépendances, la métairie de La Cour; avec ses dépendances de bois, garennes, prés, terres, etc., fut dévolu à madame d’Anqueville. Il est dit aussi : « Et est demeuré audit lot d’Ardenne, les droits honorifiques de l’église de Moulidars, aveq le ban entien du costé de la chapelle, à main gauche en entrant à lad. eglise, et l’autre ban demeuré aud. lot de Rouffignac. »
Fait à Angoulême le 26 novembre 1691, en présence de « Messire Anthoine de Cellière, conseiller aumosnier du roy, abbé de Saint-Estienne de Bassat, y demeurant, et de Messire Louis de Saint-Hermine, chevallier, seigneur de Chenon, demeurant en la ville d’Angoulesme, tesmoins requis ».
(Signé) : De Cellières. Chenon de Saint-Hermine. L. Le Musnier. René Méhée d’Anqueville. J. Rouhier, notaire royal héréditaire.
L’acte ci-dessus fut ratifié le 30 novembre suivant, au château de Rouffignac, par mesdames d’Anqueville et de Lartige, devant P. Baudet et P. Castaigne, notaires royaux.
Source : Le château d’Ardenne et la seigneurie de Moulidars, de Gabriel Tricoire.