Généalogie Charente-Périgord (GCP)

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  • Au mois de juin 1250, Adhémar de Gain, chevalier, emprunta dans la ville d’Acre, à des marchands italiens, tant en son nom qu’en celui de Laurent de La Laurencie et de Guillaume de Bonneval, damoiseaux, la somme de 250 livres tournois, sous la garantie d’Alphonse, comte de Poitiers, son seigneur.

    Laurent de la Laurencie portait d’azur, à l’aigle éployée d’argent.

    (Galeries historiques du palais de Versailles, 1844)

  • Laurencie de Charras [le marquis de La] (Charente), chevalier de la Légion d’honneur, officier des gardes-du-corps, est un excellent militaire : ses principes de discipline lui ont fait connaître tout le mérite de l’obéissance passive, et il répète avec autant de fidélité les mots clôture et aux voix que les commandements à la tête de son escadron.

    Source : Biographie des députés de la Chambre Septennale de 1824 à 1830, de Jean-Gabriel Dentu.

  • En 1646, dans le bourg de Charras, vivaient Jean de La Laurencie, seigneur de Charras, Bertrand son fils, sieur de Seguignas et Jean son petit-fils, sieur de Jumillac. Y vivait aussi Jean Autier, procureur au Présidial d’Angoulême. Le 17 juillet 1646, le sieur de Jumillac et deux de ses valets, armés d’arquebuses, entrèrent dans la cour et le jardin du procureur qu’ils finirent par rencontrer. Ce dernier, probablement en colère de voir qu’on pénétrait ainsi chez lui sans autorisation, ne salua pas le sieur de Jumillac, son seigneur, « lequel lui demanda s’il ne le connaissait pas et lui bailla un grand soufflet. Et incontinent, les deux valets mirent leurs armes en état de tirer »… Le procureur n’avait plus qu’à rentrer chez lui… Comme il s’en allait, le sieur de Jumillac lui cria « qu’il était aussi absolu dans Charras que le Roi était dans Paris ! »

    Une trentaine d’années plus tard, le 13 août 1675, on se plaignit encore du sieur de Jumillac. Il avait donné des coups de bâton à Pierre Rivet, praticien, qui dut attendre plusieurs années pour obtenir réparation de cet outrage. « En effet, disait l’offensé dans sa plainte au Lieutenant-Criminel, que peut-on s’imaginer de plus injurieux et de plus outrageant que des coups de bâtons qui portent avec eux une flétrissure irréparable et l’entière perte de l’honneur, comme a remarqué un des premiers orateurs de notre temps qui, faisant à ce sujet la différence de l’épée et du bâton, dit que c’est un grand malheur de recevoir des coups de bâton, que l’épée est l’instrument de la guerre et que par conséquent il est honnête ; que le bâton est l’instrument des outrages et que par conséquent il est infâme ; que qui frappe avec une épée veut attenter à la vie, mais que qui frappe avec un bâton veut attenter à l’honneur »…

    Une douzaine de jours plus tard, le sieur de Jumillac adressa de son côté une plainte au Lieutenant-Criminel. « Se promenant dans son bourg de Charras, il rencontra le Père Baruteau, religieux, accompagné de Pierre Rivet et de quelques autres personnes. Il salua le religieux en particulier, et les autres en général, lesquels aussi de leur part lui rendirent le salut qui lui était dû, à la réserve de Pierre Rivet, lequel avec une mine et une contenance fières se tint toujours couvert pendant que son seigneur avait la tête nue, ce qui l’obligea d’essayer de faire tomber le chapeau de Pierre Rivet hors de sa tête, en le poussant avec son bâton et en lui remontrant son devoir. Cependant, poursuivit le seigneur dans sa plainte, ledit Rivet qui se croyait hors la girouette de son seigneur à raison de la qualité de praticien qu’il était venu prendre à Angoulême, prétendait que ce procédé était un grand crime et une injure très outrageante. Il ne s’agissait pourtant que d’un chapeau, qu’un seigneur avait pensé pouvoir renverser au fils d’un paysan, son tenancier, pour une incivilité aussi grossière. Il n’y avait que trois jours que ledit Rivet avait quitté l’aiguillon avec lequel il piquait les bœufs de la charrue que son père conduisait tous les jours. Il était venu en cette ville d’Angoulême, il s’était mis une plume à la main et s’était acquis la qualité de praticien. Il croyait par là être autant que son seigneur et s’imaginait être en droit de lui contester jusque dans le bourg de Charras et de lui refuser le salut. Or, s’il était bien vrai que le salut entre égaux était seulement de civilité, il était de devoir et d’obligation aux Inférieurs envers les Supérieurs, comme du tenancier envers son seigneur ».

    A tout cela, Pierre Rivet, répliqua « qu’il demeurait d’accord que véritablement il n’était pas né gentilhomme, mais peu s’en fallait, qu’il était d’une bonne famille et descendait de bourgeois considérables »… et il finit par obtenir 40 livres de dommages-intérêts.

    Source : Emotions populaires en Angoumois, de Gabriel Delâge.

  • Charles-César de La Laurencie (Comte de La Laurencie) : né au château de Charras, en Angoumois, 22 août 1745, bapt. le 22 sept. église St-Vivien de Charras – lieut. en 2d au régt du Roy inf., 24 déc. 1758 – enseigne, 11 fév. 1759 – lieut., 22 mars – s.-aide-major, 10 janv. 1762 – rang de cap., 25 avril – aide-major ord., 30 oct. 1768 – rang de major, 24 avril 1778 – aide-major du corps, 11 mars 1781 – major et com. de col., 1er janv. 1784 – cdt à son rang concurremment avec le 1er et le 2d lieut.-col., 27 avril 1788 – 1er lieut.-col., 27 oct. 1789 – maréchal de camp pour retraite, 1er mars 1791. Chev. de St- Louis, 26 fév. 1777 – campagnes d’Allemagne de 1758 à 1762 – blessé d’un coup de fusil à Philingsauzen – pension 900 l., 1er sept. 1779 – gratif. : 500 l., 12 déc. 1784 – 1.000 l., 8 juil. 1786; 28 janv. 1787; 13 janv. 1788; 3 nov. 1788; 27 oct. 1789. Emigra, 8 juin 1791 – employé à Arlon, 7 nov. – rejoint l’armée de Condé à Bingen – aide-major gén. de l’inf., 1er juin 1792 – campagnes de 1792 à 1797 – suit l’armée en Russie – confirmé maréchal de camp, 15 janv. 1793 – Com. de St-Louis, 1er juil. 1797, reçu le 20 sept. Il mourut à Dubno, en Wolhynie le 25 sept. 1798 – inhumé dans le cimetière catholique de Dubno. A. G. : class. gén. – 3501, 3533 – Com. Vte Grouvel.

    Jean-Bertrand de La Laurencie (Vicomte de La Laurencie) : fils de Noël-Bertrand, Mis de Nevicq et de Charras, lieut. des maréchaux de France en Angoumois, et de Marie Paulte – né au château de Nevicq, 16 fév. 1748, bapt. le jour, église St-Martin de Nevicq – lieut. au régt du Roy inf., 12 déc. 1762 – s.-lieut. form. de 1763 – lieut., 1er août 1767 – sous- aide-major, 15 nov. 1772 – rang de cap., 16 juin 1774 – cap. cdt, 6 juil. 1778 – aide-major ord., 1er sept. 1781 – aide-major du Corps avec rang de major, 9 mai 1784 – rang de Mestre de camp, 28 fév. 1787 – chef de bat. et cap. d’une Cie, 27 avril 1788 – major, 27 oct. 1789 – maintenu en activité avec trait. de 1.500 l., 10 fév. 1791. Chev. de St-Louis, août 1781. Emigra, mars 1791 – arrivé à l’armée de Condé, 15 sept. 1791 – campagne de 1792, cdt la Cie de cav. formée des officiers du régt du Roy inf. – quitte l’armée; y revient 31 oct. 1795 – entré dans l’inf. noble 2e Cie – cdt la 16e Cie, 1er mars 1796 – passé à la 18e Cie; lieut.-col. cdt la 3e Cie – en congé, sept. 1797 – resté en Allemagne. II épousa Anne-Marie de Livenne, fille de Jean-Léon, Sgr de Montchaude, en Saintonge. A. G. : cont. Roy inf., 1776 – class. gén. – 3501, 3521, 3531, 3541 – E. Barth, Le Canton de Barbezieux, 1955.

    Source : L’émigration militaire, de Jean Pinasseau.

  • Les notables de la paroisse se réunissent le 22 mai pour confectionner « le Roole concernant l’estat des pauvres et des contribuables de la paroisse de Chadurie ».

    Ce rôle porte les signatures de Pierre Decescaud-Dureclaud, notaire royal et procureur de la juridiction de Chadurie ; François Egretaud, commis du greffier ; Me Chauvignon l’aîné, procureur de la juridiction ; Messire Pierre-Jean Guimberteau, curé de Chadurie ; Mérillat et Valladon, marchands, nommés par les habitants, et Claude Arnaud, syndic.

    La liste des assistés comprend quatorze familles, environ trente personnes, dont de nombreux enfants qui recevront, par jour 18 livres 3/4 de pain de méture, des contribuables résidant dans la paroisse, 77 livres 4 sols 3 deniers en argent, du 22 mai au ler août, des non résidants, ce qui représente à 3 sols la livre de pain sept livres et quart de pain par jour. Les pauvres recevront donc en tout 26 livres de pain par jour.

    Chadurie comptait 58 contribuables résidants et douze non résidants. Parmi les non résidants figurent : Marie Anne Thomas d’Authon, veuve de Bertrand de La Laurencie (qui paiera 2 livres de pain par jour) ; Guimberteau, curé de Chadurie (3 livres de pain aux enfants de son bordier) ; de Reymond Ecuyer (une demi livre) ; Gabriel Bignon, maître écrivain (un quart de livre) ; Aguesseau et La Gravelle, maîtres chirurgiens (un huitième de livre chacun), etc…

    Source : La Charente au XVIIIe siècle, de Gabriel Tesseron.

  • 1753, 16 février. — Dame Marie-Anne Thomas, veuve de Bertrand de La Lorancie, chevallier, seigneur de Chadurie et autres places, demeurant ordinairement en son château de Chadurie, reconnaît avoir reçu d’Anthoyne Charrier, conseiller du roy et son procureur au siège royal de Saint-Jean d’Angély, et de dame Théreze Thomas d’Authon, son épouse, y demeurant, la somme de 4,500 livres à elle due par dame Marie-Jeanne Guillemain, veuve de Pierre Thomas, seigneur de la baronnie d’Authon, mère commune desdites dames Chadurie et Charrier.

    1771, 23 décembre. — François de La Laurancie, prestre du diocèse d’Angoulesme, curé de la paroisse de Saint-Jean de Rouffiac, diocèse d’Angoulesme, et doyen de l’église Saint-Hérie de Mastas, diocèse de Saintes, demeurant en laditte paroisse de Saint-Hérie, constitue son procureur général et spécial M. Bertrand de La Loransie, chevallier, marquis de Charras, Neuvicq et autres places, donne plein pouvoir de remettre entre les mains de l’évesque d’Angoulesme sa démission de la cure de Rouffiac et de ses dépendances, en présance de Jean Courtain, notaire et procureur du comté de Mastas, et Anthoine Courtin, chirurgien, du bourg de Saint-Hérie, qui ont signé avec moi. Bérard, notaire royal à Aujac.

    (Archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis, 1886)

  • 6 octobre 1778. — Mémoire des déboursés faits par J.-B. Poupart, procureur au Châtelet, pour la séparation volontaire de la marquise de Charas (332 livres, 13 sols, 9 deniers).

    19 juin au 4 septembre 1779. — Saisie réelle faite à la requête de Joseph-Charles Roëttiers de la Brétêche, écuyer, demeurant rue des Blancs-Manteaux, à Paris, des biens de François de la Laurancie, marquis de Charas, prévôt général de la Connétablie et inspecteur des Maréchaussées, et de Anne-Jeanne Roëttiers, son épouse, demeurant rue des Blancs-Manteaux à Paris, à cause d’une dette de 38166 livres, 11 sols, 7 deniers; ladite saisie comprenant la seigneurie de Neuvicq, les châtellenies de Macqueville et d’Herpe, les seigneuries du Verger, du Petit-Bordeaux, de Charas et de Riffaud, près d’Angoulême.

    14 octobre 1779. — Reçu de J.-B. Poupart, procureur au Châtelet, donné à Jean-Claude Roëttiers de la Chauvinerie, de la somme de 264 livres, 13 sols, déboursée pour l’obtention d’un pareatis du grand sceau obtenu pour parvenir à la saisie réelle des terres appartenant au marquis de Charas et pour les autres frais.

    (Nouvelles archives de l’art français, 1894)

  • Charles Antoine de La Laurencie, dit le baron de la Laurencie, chevalier, sgr de Chadurie, enseigne des vaisseaux du roi, lieutenant de la compagnie des apprentis canonniers, chevalier de St Louis – électeur à Angoulême en 1789 – fils de Bertrand, chevalier, sgr de Chadurie et des Thibaudières, et de Marie Anne Thomas d’Authon – né le 20-5-1742 et bapt. le même jour à Authon (Charente-Maritime) – + à St-Jean-d’Angély (Charente-Maritime) le 20-4-1820 – sorti de France en septembre 1791, ayant habité les Pays-Bas, la Hollande, la Westphalie et l’Angleterre, il fit sa déclaration devant le commissaire du gouvernement à Calais, le 20 thermidor an X, et fut amnistié le 18 germinal an XI. Il avait épousé à Grandjean (Charente-Maritime) Marie Geneviève de Brilhac de Nouzières, fille de Charles Seguin et de Marie Bénigne Chitton, née à Grandjean et décédée à St-Jean-d’Angély le 13-11-1822 – dont postérité éteinte. Leur fils, Charles Joseph Nicolas de La Laurencie, décédé à Migron (Charente-Maritime) en 1860, émigra lui aussi et fut amnistié le 10 nivôse an XI – il resta sans alliance (Q XII/34 – Q XX/1 – F7/5.983 – Pin. III/56).

    Source : Les émigrés charentais, 1791-1814, de Pierre Bureau.

  • Aujourdhuy, 12e du mois de septembre 1740, après avoir obtenu dispense de deux bans et préalablement toutes les autres formalités de l’Eglise observées, ont reçu la bénédiction nuptialle messire Bertrand de La Laurantie, écuyer, chevalier, seigneur de Chadurie et autres lieux, avec mademoiselle Marie-Anne Thomas d’Authon, en présence de Louis Baudouin notaire à Taillebourg, et d’André Huteau, notaire royal et de leurs parents et amis soussignés. Bertrand de Lalaurencie de Chadurie. De Lalorancie, doyen de Saint Herie. Marie-Anne Thomas d’Authon. Thérèse Thomas. Laloransie. M. Guillemin Charras. Huteau. Baudouin. M. Thomas d’Authon. Thomas Desnoue. Lavigne, curé d’Authon.

    Aujourdhuy 19e aoust 1741, a été baptisé François-Bertrand-Augustain, nai du même jour, fils légitime de messire Bertrand de La laurentie, écuyer, chevalier, seigneur de Chadurie, et de dame Marie-Anne Thomas le parrein messire François de Lalaurentie, prêtre, doyen de Saint-Herie, et la marreine Marie-Jeanne Guillemin, dame et seigneure d’Authon, en présence des soussignés. M. Guillemin. De La Lorantie, doyen de Saint-Herie. M. Thomas d’Authon. Bertrand de Lalaurentie de Chadurie. T. Thomas d’Authon. Lavigne, curé d’Authon.

    (Archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis, 1913)

  • La maison de la Laurencie, originaire d’Angoumois, établie en Poitou et en Saintonge, et maintenue à l’intendance de Limoges en 1666, sr dudit lieu, de Charras, en Saintonge et de Villeneuve-la-Comtesse, est d’ancienne noblesse et prouve sa filiation depuis Louis de la Laurencie, écuyer, sr de la Laurencie en 1460. Outre l’évêque de Nantes, elle a produit Charles, gentilhomme de la Chambre en 1633. Ses membres sont titrés comtes, marquis et barons.

    Les de la Laurencie portent : d’azur à l’aigle à deux tètes au vol abaissé, d’argent ; aliàs, d’après Courcy : d’argent, à l’aigle éployée de sable.

    C’est du premier de ces deux blasons que fit toujours usage l’évêque de Nantes, avec des accessoires en tout semblables à ceux de son prédécesseur. La bibliothèque publique de Nantes possède plusieurs exemplaires de l’Almanach royal reliés à ses armes.

    Charles-Eutrope naquit le 30 avril 1740, au château de Villeneuve-la-Comtesse (diocèse de Saintes), de Charles-Henri de la Laurencie, sr de Villeneuve-la-Comtesse, Croix-la-Comtesse, Thibaudières, etc., chef de la branche aînée, qui, par contrat du 28 février 1728, avait épousé Marie-Anne de la Laurencie sa cousine, fille de Bertrand 2e du nom, marquis de Charras, sr de Nevée, Joinville, Seurres, etc., et de dame Armand de Méré, de la branche cadette. Charles-Eutrope était le 4e des sept enfants issus de ce mariage.

    L’abbé de la Laurencie était vicaire général de Poitiers lorsqu’un brevet du roi Louis XVI, en date du 19 octobre 1783, lui confia l’évêché de Nantes, vacant depuis un mois. Le nouvel élu, agréé par Sa Sainteté Pie VI, fut sacré le dimanche 11 janvier 1784. Trois jours après, la Chambre des comptes de Paris enregistra son serment de fidélité.

    Un des premiers soins de l’évêque de Nantes fut de donner à son diocèse une liturgie propre, selon l’usage et les privilèges reconnus par les souverains pontifes à toutes les anciennes églises. Sur sa demande, un nouveau bréviaire nantais fut rédigé et publié en 1790. Un missel devait suivre, mais les préoccupations causées par la Révolution, qui s’ayançait menaçante, ne permirent pas de réaliser ces deux projets.

    L’assemblée nationale, qui démolissait alors pièce à pièce l’édifice antique de l’Église et de la France, ayant décrété la suppression du chapitre et de la collégiale, Mgr de la Laurencie publia, le 16 octobre 1790, un mandement qui prolestait contre cet abus de pouvoir. L’évêque de Nantes adhéra aussi à l’instruction pastorale de M. de la Luzerne, évêque de Langres, contre le serment que l’on exigea du clergé. Enfin il fit paraître, le 12 mai 1791, une ordonnance contenant une déclaration de principes et une protestation contre l’intrusion de Minée. Forcé d’émigrer peu après, le pasteur légitime de Nantes passa en Angleterre, d’où il continua à gouverner son diocèse par l’entremise de ses deux grands vicaires, MM. de Chevigné du Bois-Chollet, plus tard évêque de Séez, et Le Flo du Trémélo.

    M. de la Laurencie accompagna Monsieur, comte d’Artois (plus tard Charles X),et le duc de Bourbon, dans l’expédition de l’Ile-Dieu en 1795. Lors du concordat de 1801, le pape Pie VII, pressé par la plus impérieuse nécessité, crut devoir demander aux évêques catholiques de France la démission de leurs sièges. L’évêque de Nantes fut au nombre des trente-huit qui refusèrent et adressèrent au Saint-Père des réclamations aussi canoniques que respectueuses, datées du 6 avril 1803. Il prit encore part à la suite de ces réclamations, que douze de ces mêmes évêques firent parvenir à Rome l’année suivante, et continua de résider en Angleterre jusqu’à la Restauration. A cette époque, il lui fut permis de revoir sa patrie, dont il était éloigné depuis vingt-quatre ans. Il se fixa à Paris et y mourut, à la suite d’une longue maladie, le lundi 13 mai 1816. Son portrait peint à l’huile existe dans la salle du Chapitre de Nantes. La collection de la Jarriette en possédait une reproduction au physionotrace.

    (Revue historique de l’Ouest, 1892)