Généalogie Charente-Périgord (GCP)

Sélection d'articles sur le thème de l'Histoire et du Patrimoine.

  • Charles-Eutrope de La Laurencie, né à Villeneuve-la-Comtesse, diocèse de Saintes, le 30 avril 1740, vicaire général de Poitiers, nommé évêque de Nantes le 9 octobre 1783, sacré le 11 février 1784 ou le 20 décembre (Sem. relig. 9 juillet 1887), quitta le diocèse le 22 novembre 1790, a la suite des difficultés que les administrations lui avaient suscitées ; cette lutte a été racontée avec détails dans le premier volume. Par ordonnance datée de Gand le 28 mars 1791 (in-80 de 12 p.), il protesta contre l’élection de Minée ; dans une lettre de la Haye du 21 septembre 1794, il écrivait au pape Pie VI : « J’ai résidé dans les Pays-Bas, ou dans les villes d’Allemagne qui en sont les plus voisines, jusqu’au moment ou nos derniers revers m’ont conduit en Hollande ; j’ai regardé comme un devoir de m’écarter le moins possible de mon diocèse. » Il était a ce moment a bout de ressources et demandait un secours à. la Cour de Rome (Theiner, Documents relatifs aux affaires religieuses de la France de 1790 à 1800, Didot, 1857, t. II, p. 229). Tresvaux (Persécution en Bretagne, t. I, p. 150) mentionne un mandement de lui, daté de Dusseldorf le 27 mai 1793, auquel, dit-il , le député Voidel rendit hommage dans son rapport. Cet historien veut parler du mandement du 22 novembre 1790 (Réimp. du Moniteur, 1790, VI, p. 482). Voidel ne fit partie que de la Constituante. Mais de la Laurencie écrivit en effet un mandement à Dusseldorf, daté du 24 mai 1793, dont je n’ai jamais vu un seul exemplaire. Il en existe une copie faite en Espagne par un religieux cordelier du couvent des Robinières, le P. de la Rose, que M. l’abbé Pontdevie m’a communiquée. Ce mandement est une homélie bien composée,dans laquelle l’évêque de Nantes s’adresse a ses prêtres exilés. Il y développe ces idées que la persécution est une épreuve ; que le martyre a été une grâce supérieure accordée par Dieu a quelques-uns, mais que les exilés ont reçu eux aussi une grâce, celle de n’être pas témoins des horreurs qui se sont accomplies sous les yeux des prêtres demeurés en France ; en terminant il exhorte les exilés à la patience. De Hollande, M. de la Laurencie alla a Londres, et si l’on en croit une nouvelle insérée au Moniteur (Réimpression, t. XXV, p. 762), il aurait quitté Londres pour aller a Southampton le 24 août 1795 s’embarquer avec lord Moira dans le but de rejoindre l’armée des émigrés, où il devait remplacer comme aumônier l’évêque de Dol qui avait été fusillé. Il se joignit à un certain nombre d’évêques exilés pour condamner, en 1797, la déclaration de soumission aux lois de la République (Sicard, Les Evêques pendant la Révol. Correspondant du 25 juin 1892, p. 1075). Il fit à la fin de 1798, frimaire an VII, un appel aux Bretons et aux Vendéens pour le rétablissement du trône et de l’autel (Mellinet, La Comm. et la Milice de Nantes, X, 230) ; refusa, avec d’autres évêques réfugiés en Angleterre, la démission de son siège qui lui était demandée par le Pape (Lettre du 27 septembre 1801, d’Haussonville, L’Eglise rom. et le Premier Empire, I, 409) ; signa, le 8 avril 1804, une Déclaration des droits du roi en opposition a l’établissement de l’Empire, 8 avril 1804 (Abbé Sicard , Correspond. juillet 1892, p. 86) ; rentré en France en 1814 ; mort à Paris le 13 mai 1816. -— P. 26, 27, 28, 29, 39, 40, 44, 47, 57, 58, 60, 62, 64, 66, 74, 75, 85, 88, 89, 91, 104, 111, 461, 462, 519, 521, 578.

    Source : Le diocèse de Nantes pendant la Révolution, d’Alfred Lallié.
  • Charras

    Le sieur Noël-Bertrand de La Laurencie, écuyer, propriétaire de château, rentes, vignes, bois, préclôtures, héritages et trois domaines dans ladite paroisse ; rentes et deux domaines dans celle de Feuillade ; le tout du revenu de 3,200 livres, payera trois cent cinquante-deux livres.

    Chadurie

    Le sieur de La Laurencie de Chadurie, propriétaire de maisons, rentes, trois domaines et préclôtures dans la susdite paroisse, du revenu de 3,400 livres, payera trois cent soixante-quatorze livres.

    Ruelle

    Le sieur abbé de Charras, chanoine à Angoulême, propriétaire de cens, rentes, agriers et un domaine dans la paroisse de Ruelle, le tout du revenu de 1,700 livres, payera cent quatre-vingt-sept livres.

    Pillac

    Le sieur de La Laurencie, propriétaire de rentes dans la paroisse de Pillac, du revenu de 520 livres, payera cinquante-sept livres quatre sols.

    (Société Archéologique et historique de la Charente, 1866)

  • C’était autrefois le siège d’un prieuré, dépendant de l’abbaye de Figeac. Dans le principe, ce prieuré était très important, mais, à la suite des guerres de religion, une grande partie de ses droits et de ses possessions furent usurpés par les seigneurs de Charras. L’église n’a de remarquable que les mâchicoulis et les meurtrières, dont son pourtour est fortifié et qui lui donnent un aspect des plus imposants. Elle comprend une nef et une abside ; la nef doit être du dixième siècle et l’abside, du douzième ; les fortifications ont dû être ajoutées probablement à l’époque de la guerre de Cent ans.

    Des foires très anciennes se tiennent au bourg de Charras. A la demande de François de La Laurencie et par lettres-patentes de mars 1519, le roi François Ier autorisa la création à Charras de quatre foires par an et d’un marché par semaine ; les quatre foires se tenaient le 6 des mois de mai, juillet, août et novembre. Supprimées pendant les guerres de religion, elles furent rétablies, en 1609, par Henri IV. Aujourd’hui elles se tiennent le 9 de chaque mois.

    Les premiers registres de l’état civil remontent à l’année 1699.

    Ainsi que nous l’avons dit plus haut, la seigneurie de Charras s’était formée en grande partie aux dépens du prieuré. Aussi, au quinzième siècle, cette seigneurie était-elle fort importante. Elle appartenait à Jean de Plouer, écuyer, seigneur de Claix, dont la fille, Marie de Plouer, épousa, le 25 janvier 1493, François de La Laurencie, qui devint ainsi marquis de Charras. La famille de La Laurencie, une des plus considérables de notre pays, conserva le marquisat de Charras jusqu’à la Révolution.

    La plupart des membres de la famille émigrèrent alors ; le chef de la famille, marquis de Charras, retenu par la maladie, ne put suivre leur exemple. Son état maladif lui valut de ne pas être inquiété ; mais sa femme, Anne-Jeanne Roëttiers de La Chauvinerie, et sa sœur, Marie de La Laurencie-Charras, furent saisies comme complices de l’émigration et périrent sur l’échafaud révolutionnaire.

    Le château de Charras, qui fut construit au dix-septième siècle, s’élève près de l’église. Il tombait en ruines ; mais son propriétaire actuel, M. de Saint-Alary, y a fait de grandes réparations, qui lui ont restitué son caractère primitif. C’est un logis grandiose, qui rappelle bien l’époque de sa construction.

    Source : Géographie historique et communale de la Charente, de Jules Martin-Buchey.

  • « Monsieur de Villeneuve-la-Comtesse, j’ai su du sieur de Malicorne, gouverneur de mon pays de Poitou, le bon devoir que vous faites de conserver soigneusement votre château de Villeneuve, et d’empêcher que mes adversaires ne s’en emparent au préjudice et désavantage de mon service; à quoi je vous prie de continuer et comme à chose où il ne va pas moins de votre bien particulier que de mondit service, vous assurant que je vous en saurai très-bon gré et y entretiendrai, l’année prochaine, un nombre d’hommes suffisant pour la garde d’icelui, que je ferai employer sur l’état des garnisons de Poitou, afin de vous donner plus de moyen de me faire ce service, et à vous-même le bien de profit que vous en devez attendre ; priant Dieu, Monsieur de Villeneuve-la-Comtesse, qu’il vous ait en sa garde. De Paris, le VIIe jour de novembre 1585. Henri. »

    Source : Vie de Mlle Pauline de Saint-André de La Laurencie de Villeneuve, de Saint-Jean-d’Angély.
  • En 1620, plusieurs habitants de Chazelles déclarent ne pouvoir payer leurs impôts, « attendu qu’il y a guerre et que le pays d’Angoulmois est rempli de gendarmerie, mesme ledit lieu de Chazelles, ou la compagnie du sieur de Charras y est logée y a quatre jours, et autres capitaines qui y ont souvent logé audit lieu ». (A. D. E951). Il s’agit ici de la guerre entreprise par Marie de Médicis qui confia au seigneur de Charras, Bertrand de La Laurencie, le soin d’armer 100 hommes et de rejoindre le duc d’Epernon, par lettre datée d’Angers 11 juillet 1620. Les troupes de la reine furent battues à Pont-de-Cé et la paix signée le 10 août 1620. Dans l’inventaire de défunt Pierre de Prahec, curé de Saint-Germain, on constate que, durant un certain laps de temps, il s’était réfugié à Marthon « à cause des gens de guerre et certaines menaces qu’il avoit heu advis ». (A. D. Blanchier, notaire royal).

    Source : Notes historiques sur la baronnie de Marthon en Angoumois, d’Adolphe Mondon.
  • Le 5 juin 1765.

    Mon cher et aimable philosophe, M. le marquis de Charas est aussi aimable par son esprit que par sa figure; il vous dira combien la petite famille de Ferney vous est attachée.

    Vous avez fait une bien bonne œuvre en faisant imprimer la lettre concernant les Calas et les Sirven. Nous venons de perdre la femme de Sirven, qui enfin est morte de chagrin, en protestant de son innocence. Nous n’entreprendrons pas moins le procès. Le factum de M. de Beaumont est déjà tout dressé; mais nous sommes enchaînés à des formalités qui sont bien longues; nous ne nous décourageons point, et Beaumont espère la même justice pour les Sirven que pour les Calas.

    Voici un petit paquet qu’on m’a prié de vous envoyer. Quand vous m’écrirez, adressez votre lettre sous l’enveloppe de M. Camp, banquier à Lyon. Il y a quelquefois des curieux qu’il faut dérouter.

    Mille tendres respects à monsieur votre frère comme à vous ; le tout pour ma vie.

    Source : Œuvres complètes de Voltaire.

  • Bertrand de La Laurencie, Ier du nom, écuyer, seigneur de Charras et de Séguiniac, était fils de Jean de La Laurencie et de Suzanne de La Garde. Il embrassa le parti de la reine mère, Marie de Médicis, mère de Louis XIII. Cette princesse lui adressa, le 20 juillet 1620, la commission qui suit :

    « Marie, par la grâce de Dieu, royne de France et de Navarre, mère du roy, au sieur de Charas, salut. La longue patience que nous avons eue, ayant endurci le cœur de ceux qui abusent du nom et de la bonté du roy, notre très honoré seigneur et fils, jusques à tel point que voulant faire servir toutes choses à leur ambition déréglée et avarice insatiable, après avoir employé en vain tous les artifices du monde dont ils se sont pu aviser, pour nous opprimer avec les princes du sang, et autres princes et grands seigneurs du royaume, ne se contentant pas de les tenir avec nous dans un mépris insupportable, ils sont si audacieux que de vouloir, a force ouverte, perdre et ruiner par les armes du roy ceux qui devraient en attendre leur protection ; pour à quoy obvier, voyant qu’au lieu d’entendre les remontrances salutaires que nous avons faites au roy, on prend ces voies périlleuses qui ne tendent qu’à la ruine de l’État et à la désolation du pauvre peuple ; protestant devant Dieu que nous n’agissons que pour en empêcher le cours et nous garder d’oppression, nous aurions, de l’avis desdits princes du sang, autres princes, ducs, pairs, officiers de la couronne et grands seigneurs du royaume, résolu de lever et mettre sus un bon nombre de gens de guerre, tant de pied que de cheval, et les faire conduire par de bons, vaillants et expérimentés capitaines, fidèles et affirmés. A ces causes, et pour l’entière confiance que nous avons en vous et en vos sens, valeur et sage conduite, nous vous avons commis et député, commettons et députons par ces présentes signées de notre main, pour lever et mettre sur pied, incontinent et le plus diligemment que faire se pourra, une compagnie de cent hommes de pied, des plus vaillants et aguerris que vous pourrez trouver et élire, lesquels vous conduirez et exploiterez sous la charge de notre cousin le duc d’Épernon, votre colonel, là, par où, et ainsi qu’il vous ordonnera pour notre défense, les faisant vivre avec telle police et discipline que nous n’en recevions aucune plainte, et nous vous ferons payer, vous et les susdits hommes, des soldes, états et appointements qui vous seront et à eux dus, selon les rôles des montres et revues qui en seront faites par les commissaires et contrôleurs des guerres à ce commis, tant et si longuement qu’ils seront sur pied. De ce faire vous avons donné et donnons plein pouvoir, autorité, commission et mandement spécial. Mandons à tous ceux qu’il appartiendra, qu’à vous, en ce faisant soit obéi : en témoin de quoi, nous avons fait mettre notre scel à ces présentes. Donné à Angoulême, le onzième jour de juillet 1620. »

    Signé Marie, et plus bas, par la royne mère du roy, Bouthillier.

    La guerre fut de peu de durée. Les troupes de la reine mère furent défaites au Pont-de-Cé, le 7 août 1620, et le 10 du même mois, Marie de Médicis signait un traité de paix.

    A l’époque de la recherche de la noblesse, Bertrand de La Laurencie fut assigné devant d’Aguesseau, maître des requêtes, président au grand-conseil et commissaire départi pour l’exécution des ordres du roi dans la généralité de Limoges et les élections de Saintes et de Cognac. Il justifia sa descendance depuis François de La Laurencie, son trisaïeul, et obtint, le 22 décembre 1666, une ordonnance de maintenue de noblesse.

    Il avait épousé, le 17 décembre 1619, demoiselle Léonarde Audier, fille de Bertrand Audier, écuyer, seigneur de Montchenil, dans la paroisse de Saint-Martial de la Vallette, en Périgord, et de demoiselle Antoinette de Pourtenc de La Barde. De ce mariage sortirent deux fils, Jean et Armand.

    I. Jean de La Laurencie, seigneur de Charras et de Jumilhac, épousa, le 24 juin 1653, Louise des-Doussetz ; il n’en eut point d’enfants, et la terre de Charras retourna à son puîné, par une donation spéciale qu’il lui fit de cette terre et de tous ses droits.

    II. Armand de La Laurencie, seigneur de Montguillard, puis de Charras, de Chadurie, des Thibaudières, de Rodas, eut ces trois dernières terres par le mariage qu’il contracta, le 10 mai 1668, avec Marie Cladier, fille de Guillaume Cladier, seigneur de Chadurie. Il eut plusieurs enfants, dont Bertrand, l’aîné, seigneur de Charras, qui suivra.

    Bertrand de La Laurencie, IIe du nom, seigneur de Charras, de Névic, de Sonneville, des Seurres, en Saintonge, chevalier de l’ordre militaire de Saint-Louis, lieutenant des maréchaux de France et leur subdélégué dans les bailliages de Saint-Jean-d’Angély et de Cognac, naquit le 22 septembre 1669. Il entravers la fin de 1686, ou au commencement de 1687, dans la seconde compagnie des mousquetaires, et y demeura jusqu’au 10 septembre 1688. A cette époque, M. de Jouvelle, lieutenant-général des armées du roi, capitaine-lieutenant de la seconde compagnie des mousquetaires, lui donna son congé absolu, en attestant « qu’il avait très bien servi Sa Majesté pendant un an et huit mois et demi, et qu’il ne quittait ce service que pour commander une compagnie de cavalerie ou chevau-légers que le roi lui avait accordée. »

    Sa commission, datée du 20 août précédent, portait qu’il était même chargé de lever cette compagnie, avec laquelle, dès le 13 décembre suivant, il reçut l’ordre de passer dans le régiment royal de Piémont-cavalerie, pour y servir sous le marquis de Rivarol, mestre-de-camp. Il y servit pendant treize ans, et toujours avec distinction, selon les termes d’un certificat donné à Clermont, en Auvergne, le 26 juin 1702, par le vicomte de Beaune, lieutenant-général des arniées du roi, commandant dans la province d’Auvergne et pays de Combrailles.

    Trois mois après sa retraite, le 22 janvier 1702, il obtint l’office de lieutenant des maréchaux de France en la sénéchaussée d’Angoulême, créé par l’édit du mois de mars 1693. Il prêta serment au tribunal le 25 du même mois. Quoiqu’il ne fût plus en activité de service, le roi Louis XV, informé de la distinction avec laquelle il avait rempli ses divers emplois militaires sous le feu roi, lui accorda la croix de Saint-Louis, le 17 juin 1722, « nonobstant que, par l’édit du mois d’avril 1719, concernant la confirmation et l’institution de l’ordre militaire de Saint-Louis, il fût expressément porté que nul ne pourrait y être admis s’il n’était encore actuellement dans les troupes en qualité d’officier, et qu’aux termes de cet édit, il ne pût espérer d’être admis dans l’ordre, ayant été obligé quelque temps auparavant de quitter l’emploi qu’il, avait dans les troupes. » Bertrand de La Laurencie obtint en même temps une pension de 1,500 liv., suivant une lettre que Le Blanc, alors secrétaire d’État et ministre de la guerre, lui écrivit le 21 juin, par ordre du régent, qui voulait ainsi lui marquer la satisfaction qu’il éprouvait de ses services. Les maréchaux de France le nommèrent, le 5 juillet 1724, leur subdélégué dans les bailliages de Saint-Jean-d’Angély et de Cognac, pour exercer les fonctions de cette charge de la même manière qu’il exerçait celle de leur lieutenant au bailliage d’Angoulême. Il se démit de cette dernière le 6 mai 1739, en faveur de son fils aîné, Noël-Bertrand.

    Bertrand de La Laurencie fut marié deux fois : la première, le 12 février 1700, avec demoiselle Anne Arnauld de Méré, fille de Jean Arnaud, écuyer, seigneur de Bouex, de Méré, de Breuil, Dignac, etc., conseiller du roi, lieutenant particulier au siège présidial d’Angoumois, et de Jeanne Dexmier ; la seconde, avec dame Marie du Chazeau, veuve de Jean Paulte, seigneur des fiefs des Riffaux, de Bourclaveau, dans la paroisse de Ruelle, et des Grimardières, conseiller du roi, maître particulier des eaux et forêts d’Angoumois.

    Du premier lit sortirent deux fils et une fille: 1° Noël-Bertrand de La Laurencie ; 2° François de La Laurencie de Charras, capitaine dans le régiment de Saint-Aignan-cavalerie ; 3° demoiselle Marie-Anne de La Laurencie, mariée à Charles-Henri de La Laurencie, seigneur de Villeneuve-la-Comtesse, son cousin.

    Noël-Bertrand de La Laurencie de Charras, le fils aîné, naquit le 8 novembre 1707, et fut nommé le 7 mai 1739, par le maréchal duc de Biron, pour remplacer son père dans l’office de lieutenant des maréchaux de France à Angoulême. Il épousa, par contrat du 20 décembre 1731, demoiselle Marie Paulte, fille de Jean Paulte et de Marie du Chazeau.

    Source : D’Hozier, Armorial général.

  • « Entre Messire Louys de Sainct Gellais chevalier seigneur de Laussac au nom qu’il procède demandeur en crime de rapt, inceste, sacrilège, inductions et séductions faictes en la personne de seur Anne de la Rochechandry, religieuse professe au monastère de Xainctes, le procureur général du Roy joinct a luy d’une part, et Christofle de la Laurencye escuier seigneur de Claix, deffendeur et défailleur d’autre.

    Disons lesdictz deffaultz estre bien et deheument obtenus et déclairons led. Christofle de la Laurencye vray contumax et défaillant et l’avons débouté et déboutons de toutes exceptions et defferences déclinatoires, dilatoires et péremptoires ; et déclairons led. de la Laurencye avoir excédé et délinqué et pour desd. grands et esnormes excès desquels led. de la Laurencye a esté trouvé chargé et convaincu, condamnons icelluy de la Laurencye seigneur de Claix estre mené et conduict par l’exécuteur de la haulte justice hors des prisons royalles de la ville d’AngouIesme audevant la grande porte de l’église Sainct Pierre de lad. ville d’AngouIesme, en chemise, piez et teste nus, la hart au col, tenant en ses mains ung flambeau ardant du pois de trois livres dé ciye, et là demander pardon a Dieu au Roy, a Justice et aud. de Sainct Gellays ou autre par luy commis et deputte, et dire que témérairement, follement et maulvaisement, il a séduict et diverty lad. seur Anne de la Rochechandry contre le gré et volunté de feu Messire Philippes de la Rochechandry, père de lad. seur Anne et dud. de Sainct Gellays…

    Et après estre tresné sur une clie par les cantons et lieux accoustumés de lad. ville d’Angoulesme, Et de la mené au champ Sainct Martial hors lad. ville d’Angoulesme, lieu accoustumé à faire les exécutions, la estant sur ung eschaffauld avoir le poing destre coupé, la teste tranchée et les quatre membres séparés du corps, et sera lad. teste mise et afngée sur ung potheau qui sera mis sur la porte Sainct Pierre de lad. ville d’AngouIesme. Et lad. exécution ainsi, faicte sera le corps dud. de la Laurencye porté, devant le chasteau et place de la Rochechandry et la ars et brusié, et l’ung des bras mis et appousé sur ung aultre potheau qui sera affigié au lieu plus émanent du bourc de Roulhet, et l’autre au lieu plus apparent du bourc de Rouzède. L’une des jambes et cuysses mise sur ung aultre potheau au bourc de Bertry et l’autre cuisse et jambe au bourc de Vileneufve la Comtesse. Led. poing sera mis ainsi que dessus audevant le château dud. Claix. Et en oultre condamnons, icelluy de la Laurencye en vingt mil livres d’amende envers le Roy et en dix mil livres envers led. instiguent aud. nom.

    Et pour ce que led. de la Laurencie ne peult estre apréhendé en sa personne, ordonnons que la présente ordonnance sera exécutée par figure en lad. villle d’Angoulesme et pour l’exemple et gravité desd. crimes ordonnons que nostre présent jugement sera leu et publié en l’auditoire de la Séneschaussée d’Angoulmoys en lad. ville d’AngouIesme a jour de plais auparavant l’exécution d’icelluy jugement.

    Et pour perpétuelle mémoire sera édifiée une haulte coulomne de pierre près la halle dud. lieu de la Rochechandry ou sera insculpté et mis nostred. jugement…

    Prononcé à Bourdeaulx le dix-huictiesme jour de Juillet mille cinq cens cinquante troys. »

    Source : Arch. dép. de la Gironde, B 64.

  • La Laurencie de Charras et de Nevicq (François de), prévôt général. — Marquis de Charras et de Nevicq. Fils de messire Noël-Bertrand de la Laurencie, chevalier, seigneur marquis de Nevicq, Charras, etc., lieutenant des maréchaux de France en Angoumois, et de dame Marie Paulte. Né à Angoulême le 22 février 1741, baptisé à Charras (Saint-Vivien), diocèse d’Angoulême, le 11 juin suivant. Capitaine d’infanterie. Sert « environ vingt-cinq années » au régiment d’infanterie du Roi. Nommé prévôt général de la Connétablie, gendarmerie et maréchaussée de France et des camps et armées du Roi, par provisions du 24 août 1772, reçu au siège général de la Connétablie le 20 octobre ; « en cette qualité conseiller siégeant au dit siège, mestre de camp, premier colonel de la cavalerie légère, inspecteur général des maréchaussées du royaume, grand prévôt du dit siège ». Son office est saisi le 12 juin 1777 (1) et le 16 décembre 1782 (2). Mais, bien que La Laurencie eût abandonné ses fonctions à cette dernière date, la deuxième saisie, évoquée au siège, fut radiée le 27 janvier 1784, sur opposition de Joachim de Charton, survivancier et adjoint de M. de la Laurencie depuis 1778, désormais seul titulaire. Retiré en son château de Charras (3), La Laurencie obtint, le 15 septembre 1783, une pension de 5.000 livres sur le trésor royal « en considération de ses services et pour sa retraite (4) ».

    1. A la requête du sieur Hedelin, receveur de la seigneurie de Bregy, faute de paiement par M. de la Laurencie d’un principal de 8.410 livres.

    2. A la requête de Jean-Louis-Aynard, abbé de Clermont-Tonnerre, héritier pour un tiers du maréchal duc de Clermont-Tonnerre, à qui La Laurencie devait 13 773 livres de principal.

    3. Charente, canton de Montbron.

    4. Arch. de la guerre, trésor royal, dossier 4227 bis. Il avait été nommé chevalier de Saint-Louis le 13 décembre 1774 (Arch. de la guerre Ya 181).

    (Bulletin de la Société de l’histoire de Paris et de l’Ile-de-France, 1978)

  • Aujourd’huy dix neufième jour de juin 1620 a esté baptisé Clément Frotier Tison fils de Roch Frotier Tison escuyer sr de la Rochette & de Sigougnes & de damoiselle Léonor Laisné son espouse, a esté son parrain Clément Laisné escuyer sr de Rochecoral son ayeul maternel & sa marraine damoiselle Yolande Frotier femme de Jacques de Villoutreys escuyer lieutenant général en la sénéchaussée & siège présidial de Blois sa tante paternelle.

    Le huictième may mil six cent quarante deux furent espouzés en l’église paroissiale St Antonin d’Angoulême Clément Frotier Tison escuier sieur de Vilard fils légitime de noble homme Roc Frotier Tison escuier sieur de la Rochette & damoizelle Eléonord Laisné son espouze avect damoizelle Antoinette de Castrix fille légitime de noble homme Henry de Castrix escuier sieur de Flaville & damoizelle Jean Couraud son espouze ledit mariage faict par dispense de la publication des bans par moi Guillerand curé.

    Source : Registres des paroisses Saint-Martial & Saint-Antonin d’Angoulême.